Avec cette mise à jour - 2022 - sur la concentration des entreprises, l’ETC Group vous permet d’avoir un aperçu des plus grands acteurs en amont et en aval de la chaîne alimentaire et agricole industrielle, ces Grands Barons de l’Alimentation mondiale. Nous examinons les principales entreprises qui contrôlent chacun des 11 secteurs industriels clés de l’agroalimentaire : semences, produits agrochimiques, génétique du bétail, engrais synthétiques, machines agricoles, produits pharmaceutiques pour animaux, négociants en matières premières, transformateurs de produits alimentaires, les Géants de la Viande (Big Meat), le secteur de la distribution alimentaire de détail et de livraison de produits alimentaires. Les classements sont basés sur les chiffres de vente de 2020.
Nous constatons que de nombreux secteurs agroalimentaires ont aujourd’hui à leur tête des "poids- lourds" et sont contrôlés par seulement quatre à six entreprises dominantes, ce qui permet à ces entreprises d’exercer une influence énorme sur les marchés, la recherche agricole et l’élaboration des politiques, des facteurs qui compromettent gravement la souveraineté alimentaire.
(...) Nous attirons également l’attention sur trois tendances critiques et multisectorielles qui renforcent la capacité des Grands Barons de l’Alimentation à maintenir leur contrôle sur la chaîne alimentaire industrielle : les Grandes Entreprises Agricoles (Big Ag), les Grandes Entreprises Technologiques (Big Tech) et les Grandes Entreprises Financières (Big Finance). La première de ces tendances est la numérisation de l’alimentation et de l’agriculture tout au long de la chaîne. La deuxième est la montée en puissance des Grands Barons de l’Alimentation asiatiques (en particulier chinois). La troisième est l’intégration horizontale, y compris l’implication croissante des sociétés de gestion d’actifs dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture ce qui crée un semblant de concurrence, alors qu’en fait la concurrence réelle diminue.
(...) Il est temps de désinvestir de la chaîne alimentaire industrielle. Sous la pression de la société civile, des institutions financières ont déjà réussi à détourner en partie leurs fonds du tabac, des armes et des combustibles fossiles pour des raisons morales. Les mouvements citoyens pour le climat ont réussi à désigner les entreprises des es fossiles comme l’obstacle à une action significative en faveur du climat. Les mouvements de défense de l’alimentation devraient leur emboîter le pas : c’est l’étape logique suivante que d’exiger l’élimination de tout soutien financier à la chaîne alimentaire industrielle, en mettant en lumière son degré élevé de contrôle par les entreprises transnationales et ses multiples abus.
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