Achat de pesticides 2021, le S-Métolachlore interdit ?

mercredi 8 février 2023
par  Maitre de la toile
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L’Anses engage la procédure de retrait du S-Métolachlore.

Voir l’article sur l’historiqe de ce pesticide .

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Avis Anses 20/01/2023

S-Métolachlore un chloroacétamide dont la molécule a été interdite pour les cosmétiques en 2010

L’Anses devrait être déplacée en Normandie. Elle serait déjà en cours d’adaptation à la contrée. La partie langage utilisé est déjà opérationnelle.

Exemple : Question

  • Faut il conserver l’Homologation du S-Métolachlore ?

Réponse :

P’tet ben qu’oui, P’tet ben qu’non

C’est la nouvelle Anses, après une étude aussi sérieuse que d’habitude, elle déclasse les métabolites du S-Métalochlore, de pertinent en non pertinent sur la base de la législation française de l’eau potable

Mais quelques à peine sommes nous informés, qu’à la vue de la législation européenne sur l’ensemble des critères du vivant et une nouvelle étude très sérieuse :

  • Les trois métabolites sont requalifiés pertinents
  • En conséquence la molécule mère ne peut plus être homologuée

L’Anses engage la procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore.

Et en toute logique le suivant sur la liste devrait être le dimethenamide-p (dmta-p) qui est aussi un chloroacétamide

 Propos liminaires

Les pesticides agricoles appartiennent à la grande famille des micropolluants. Contrairement aux microplastiques, qui sont, pour les moins dangereux, visibles car flottants sur l’eau, les pesticides constituent la partie cachée et peut être la plus dangereuse : celle qui appartient à la chimie de synthèse. Ils peuvent être solubles soit dans l’eau, soit dans les substrats organiques (donc les tissus vivants). Ils sont la cause de nouvelles sources d’empoisonnement, très insidieuses, discrètes, et pouvant frapper longtemps après leur absorption, et atteindre un faible pourcentage des contaminés. Certains pesticides font partie de cette nouvelle génération de poisons que sont les perturbateurs endocriniens. Contrairement à la définition de Paracelse, pour eux, ce n’est plus la dose qui fait le poison, mais le moment du contact, la dose n’ayant plus quasiment d’intérêt.

 Nos chers disparus

En ce début d’année 2023, nous avons le regret de vous annoncer la disparition de nos amis suivants -Tableau 1- :

Tableau 1 : Nos chers disparus...

Le forfait a été commis par l’ANSES. Certains seront sûrement attristés de ces disparitions de molécules pourtant validées comme sans danger majeur pour la biodiversité, et son plus beau représentant : l’HOMME. Il nous reste encore un peu de Glyphosate. Ce désherbant est à l’agonie, il est peut être temps de l’achever, mais les lobbies travaillent...

Surligné totalement en rouge, les molécules qui ne sont pas recherchées dans l’eau potable. Avec la nuance suivante :

  • Ligne totalement surlignée en rouge,
  • Partiellement surligné Dans le premier cas, le produit n’a jamais été recherché dans l’eau potable. Dans le deuxième, il est recherché depuis 2021, l’ARS avait peut être un doute.

On notera que le Chlorprophame n’est recherché que depuis 2021, mais pas utilisé, alors que le Mancozebe ou le Thiophanate-Méthyl très utilisés, ne l’ont jamais été.

 Des revenants qui en fait ne reviendront pas

On savait que l’ARS avait quelques petits problèmes de gestion de l’eau dans les Landes, mais l’ANSES n’est pas mal non plus. Des scientifiques ont lutté, comme nous, pour que les métabolites du S-Métolachlore (l’Esa-Métolachlore, et l’Oxa-Métolachlore) soient reconnus comme métabolites pertinents. Ceci les classait ipso facto comme pesticide avec une limite de qualité à 0,1 µg/l. L’ANSES avait fini par nous entendre et même mieux, à la surprise générale, elle classait un nouveau métabolite, le Noa-Métolachlore, comme pertinent le 14/01/2021 [1]. Dans le même avis, l’Anses déclassait l’Oxa-Métolachlore en non pertinent.

Las, le 30/09/2022, l’Anses publiait un nouvel avis basé entre autre sur des informations non publiées [2]. Cet avis reclassait l’Esa-Métolachlore, et le Noa-Métolachlore en non pertinent avec une LQ (Limite de Qualité) à 0,9µg/l en lieu et place de 0,1µg/l. Par ce tour de passe passe l’eau landaise devenait propre à la consommation. Devient elle aussi comme celle de Buglose : miraculeuse ?

Génération Future publiait le 22/09/2022 [3]un dossier sur les manquements de ces évaluations concernant les métabolites.

Les 80 000 Landais qui consomment ou ont consommé de l’eau non-conforme sont soulagés, ils ne pourront pas alléguer que leurs éventuelles maladies sont imputables à ces pesticides et leurs métabolites... jusqu’à la prochaine révision.

 Avertissement

Cet article est la suite de quatre autres articles où sont détaillés les achats de pesticides dans les Landes.

Normalement, la parution de cette base de données se fait en fin d’année pour l’année précédente, sur un site connu [4]. Cette année, comme l’an dernier, allez donc savoir pourquoi, la parution ne s’est pas faite en temps et heure, il y aurait eu des problèmes techniques.

Par ces temps compliqués, et porteurs de risques, il est utile de préciser encore une fois que notre objectif n’est pas de fustiger la grande partie de la population agricole qui fait ce qu’elle peut avec les miettes que notre société lui laisse. Nous ne cessons de mettre en avant des indicateurs intéressants, mais sans grand succès il est vrai. Un de ces indicateurs est l’Euro-alimentaire. Il nous montre la répartition des flux financiers de notre consommation alimentaire Voici les données du dernier rapport de 2022 [5] :

  • Pour 100€ achetés,
  • 6,2€ constituent la valeur ajoutée qui revient à l’agriculteur dernière détermination en 2018.
  • Cette valeur a perdu plus de 30 % entre 1999 et 2018 Avec cette faible valeur ajoutée, notre exploitant exploité doit faire vivre sa famille, entretenir sa ferme, rembourser ses prêts, investir, produire…

Si nous ajoutons que la moyenne d’âge des paysans landais est au-dessus de 55 ans, nous comprenons rapidement que la marge de manœuvre des agriculteurs, pour passer en bio, est très faible pour la plupart d’entre eux.

Pour l’eau potable, l’ARS utilise enfin une liste de molécules plus proche de la réalité des utilisations agricoles :

  • En masse, le 5° en 2020, interdit mi 2021, n’a jamais été recherché
  • Stabilité des quantités malgré les divers plans éco-phyto, et la disparition de certains pesticides.
  • Des produits très utilisés souvent non recherchés dans l’eau potable déclarés inoffensifs se retrouvent interdits car dangereux (Métam-Sodium, Mancozebe...).

 Les pesticides

Les achats de pesticides sont classés par code postal et par molécule. Ce qui nous donne une certaine finesse de l’analyse. Le lecteur pourra faire référence à nos articles précédents, et en particulier à l’historique de la série :

Nous rappelons que l’introduction d’une molécule chimique et en particulier d’un pesticide se fait avec des garanties d’innocuité « très sérieuses ». Ces produits ont subi des recherches, et des contrôles au-dessus de tout soupçon... Les procédures d’homologation sont tellement sûres que le principal pesticide utilisé dans notre département, le Métam-Sodium, a été interdit fin 2018. Le troisième (devenu 2°), le Glyphosate, est en cours d’interdiction. Et le 5°, peut être le plus dangereux en 2020, le Mancozebe, est interdit depuis le 31/01/2021 fin d’utilisation des stocks juillet 2021.

Le premier pesticide actuel est le responsable principal de la pollution de nos nappes phréatiques destinées à l’EDCH (Eau Destinée à la Consommation Humaine). Le S-métolachlore, premier pesticide utilisé dans les Landes en 2021, est recherché dans l’eau potable, deux de ses métabolites le sont aussi. Or, nous l’avons vu, l’Esa-Métolachlorece métabolite principal qui était devenu pertinent après bien des vicissitudes, se retrouve innocent alors que le produit mère grimpe allègrement dans la dangerosité vers la qualification de perturbateur endocrinien.

Il est important de rappeler que les molécules (motifs chimiques) constituant les pesticides peuvent également être utilisées en pharmacologie. Le cas du S-Métolachore est emblématique. Son motif chimique principal le fait rattacher aux chloroacétamides. Or les chloroacétamides sont des perturbateurs endocriniens. Cette molécule a été interdite dans les produits cosmétiques pour humain(es) en 2012.

Jusqu’en 2020, la liste des pesticides recherchés était bien longue, mais pas toujours cohérente avec la réalité des pesticides recherchés. En 2021 et 2022, il faut reconnaître que l’ARS a enfin commencé à faire sérieusement son travail de recherche. Sur les 20 pesticides, les plus utilisés dans les Landes en 2021, 3 ne sont pas recherchés dans l’eau potable (surligné en rouge). Il est vrai également que certains peuvent être hydrophobes, il est donc utile de ne rechercher dans l’EDCH que les pesticides hydrophiles, et assez rémanents (durée de vie). Il convient aussi de rechercher les métabolites à vie longue.

Sur 286 pesticides utilisés en 2021, 190 pesticides ou métabolites différents sont recherchés à Créon d’Armagnac en avril 2021, alors que 90 l’étaient jusque là. Mais tous ne sont pas ou n’ont jamais étés utilisés. Il est vrai que les 20 premiers pesticides représentent 76 % des pesticides utilisés, et 89 % si on enlève la catégorie ’ Autre ’. La cohérence pourrait être source d’économie. Le -Tableau 2- montre les fonctions, les quantités, et les occurrences, par les codes postaux, des 20 principaux pesticides. Lorsqu’un pesticide est surligné en rouge, sa molécule ou ses métabolites importants ne sont pas recherchés dans l’EDCH. On remarquera la prévalence des herbicides.

Tableau 2 : Les 20 molécules de pesticides les plus utilisées hors catégorie ’ Autre ’

La -Figure 1- montre l’importance relative des 10 premiers pesticides depuis 2014. On notera le poids relatif du Métam Sodium jamais recherché dans l’EDCH, et qui n’est plus utilisé depuis 2019 (valeur 0 de 2019 à 2021). Le cas du Métam Sodium pas remplacé nous montre encore une fois que la suppression d’un pesticide peut être une solution plus intéressante que les deux plans Ecophyto successif, sans effet. On peut se passer de certains pesticides malgré les manifestations des utilisateurs.

A t on besoin de toutes ces molécules, dans une zone culturale peu diversifiée, comme notre département ?

Figure 1 : Poids relatifs des 10 principaux pesticides hors catégorie ’Autre’

 Evolution des quantités utilisées

Pour 2021, nous avons une légère croissance ou une stabilité des 20 pesticides les plus utilisés dans les Landes (on passe de 321 à 330 t soit 3 %). La consommation globale est également relativement stable : 2 % de variation à la baisse entre 2020 et 2021.

En 2021, le S-Métolachlore représente 26 % des ventes, si nous y ajoutons son cousin Chloroacétamide le dimethenamide-p (dmta-p), nous obtenons 34 % des ventes de pesticides pour la même famille des Chloroacétamines soupçonnée d’être des perturbateurs endocriniens.

En 2014, 100 AMM différentes étaient utilisées pour le glyphosate. Le Glyphosate représente 19 % des ventes en 2021, avec 23 AMM, certains pouvaient peut être en boire, comme se plaisaient à le dire certains commerciaux. On peut se demander si nous avons besoin d’autant d’AMM différentes autour de cette molécule. Les lois du commerce sont parfois impénétrables. En 2014, le Metam-Sodium représentait plus de 37 % des ventes avec 3 références ou AMM. On comprend mieux les avalanches de suppression de certaines AMM, et les risques d’erreur des bases de données. Une AMM pouvant comporter plusieurs molécules différentes.

Figure 2 : Evolution du tonnage de pesticides dans les Landes

La -Figure 2- montre l’évolution des quantités de pesticides achetées par code postal dans les Landes de 2014 à 2021. Nous avons enlevé le Métam-Sodium, non remplacé qui biaise les données : une forte hausse en 2018, suivie d’une forte baisse de l’utilisation des pesticides dans les Landes en 2019, suivie à nouveau d’un retour aux données précédentes. Mais n’oublions pas qu’en 2018, le premier pesticide en tonnage a été supprimé, et ne semble pas avoir été remplacé en volume. Il semble en être de même pour le Mancozèbe dont on voit la disparition courant 2021.

Nous ne sommes pas suffisamment spécialistes de la chose pour donner une explication à ces brusques variations. Il est indéniable que les temps trop humides voire trop secs influent sur la consommation des herbicides. Quelle est l’importance de l’impact de la conversion au bio de certains producteurs ? Y a t il réellement une baisse de l’utilisation des pesticides par les agriculteurs adeptes d’une agriculture raisonnée ? A voir l’évolution de l’utilisation des 20 premiers pesticides composés essentiellement de désherbants, on peut en douter.

Il semble que l’interdiction d’une molécule entraîne une baisse de la consommation. Le Métam-Sodium comme le Mancozèbe ne semblent pas remplacés. Le cas du Mancozèbe est intéressant. C’est un fongicide. Il représentait 9,3 t en 2020, et 5,2t en 2021 avant de normalement disparaître en 2022.

La figure 3 nous présente l’évolution comparée des 7 principaux pesticides restants de 2014 à 2020.

Figure 3 : Les 7 premiers pesticides en masses utilisés dans les Landes

Nous avons également découvert quelques petites pépites.

L’AMM 2090075 concerne l’Oxamyl. C’est un pesticide qui est toujours interdit d’utilisation en sol acide si nous en croyons la préconisation du site EPHY de l’ANSES. L’Oxamyl n‘est utilisable que sous cette AMM. Ce pesticide passe du 12° rang en masse, avec 5,7 tonnes achetées en 2020 au 7° avec 6,6 tonnes. Mais rien ne semble avoir changé depuis l’an dernier, malgré des courriers de demandes d’explication à la préfecture et à l’ARS sans réponses…

 Conclusion

Les années passent et la volonté affichée de réduire la quantité de pesticides semble de plus en plus un écran de fumée.

Les années passent et montrent que des pesticides réputés inoffensifs pour l’homme, pour la nature, sont en fait des produits pouvant être très nocifs.

Les années passent et peu d’évolution en matière d’environnement...



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Achat pesticides Total par CP S-Métolachlore par CP Glyphosate par CP dimethenamide-p dmta-p par CP Oxamyl interdit en zone sableuse par CP

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