Lors de la visite du président français en Inde, EDF a signé un accord portant sur le projet de centrale à Jaitapur qui doit devenir la plus grande centrale nucléaire au monde, avec 6 réacteurs EPR. Ce projet se heurte à la population locale et a un défaut majeur : il se situe dans une zone...sismique traversée par trois failles tectoniques !
Extrait concernant Jaitapur, tiré d’un article des Amis de la Terre des Landes intitulé : "Nucléaire : une affaire de très gros $ou$ !" [1] de 2011.
Jaitapur : un problème français – des réacteurs pour l’Inde (article de 2011)
Jaitapur, dans l’Etat indien du Maharashtra, est un nouveau projet nucléaire qui ne devrait pas tarder à atterrir sur le bureau des banques européennes. Avec plus de 10 000 MW prévus, il devrait s’agir de la plus grande centrale nucléaire au monde. Dans une première phase, l’entreprise indienne NPCIL (Nuclear Power Corporation of India Limited) cherche des financements pour construire deux EPR à Jaitapur. Cela soulève de sérieuses inquiétudes en matière de sûreté car Jaitapur se situe dans la seule partie des côtes indiennes classée « zone à risque important » de tremblements de terre. Trois failles tectoniques traversent le secteur, et plusieurs séismes ont été enregistrés dans les vingt dernières années. Le plus puissant, en 1999, a atteint la magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter. (...)
La construction en cours des EPR d’Olkiluoto en Finlande et de Flamanville en France a révélé de nombreux problèmes techniques de conception remettant en cause la sûreté de ce réacteur. (...) Ces difficultés pourraient bien s’exacerber en Inde, où le coût des deux premiers réacteurs de Jaitapur est officiellement estimé à 32 000 crores (5,4 milliards d’euros) – soit moins de la moitié du coût de ces mêmes réacteurs aujourd’hui en Europe.
Parmi les autres problèmes liés à ce projet figurent le manque de transparence et de consultation de la société civile, ainsi que des controverses sur une législation qui exempterait les entreprises étrangères de toute responsabilité en cas d’accidents et de contamination. Par ailleurs, la population locale est fortement mobilisée contre ce projet, et la répression contre les manifestations ne cesse de se durcir, allant jusqu’à la mort d’un opposant en avril 2011 [2].
Depuis l’annonce du projet en 2009, les autorités indiennes ont déclaré que HSBC et quatre banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et Natixis) fourniraient 3 à 4 milliards d’euros en prêts. Elles ont également déclaré que la COFACE [3], l’agence de crédit à l’exportation française, fournirait la garantie nécessaire pour ces prêts.
En 2011, Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, déclarait : "Avant même d’avoir commencé, ce projet a déjà conduit à de graves atteintes aux Droits humains. Il a violé les réglementations indiennes et internationales en niant l’accès de la société civile à l’Etude d’impact environnemental et en procédant à des acquisitions forcées de terrains, sans même consulter les populations affectées. Le gouvernement français se retrouve face à un choix crucial : continuer à promouvoir ses exportations nucléaires coûte que coûte, ou privilégier la sécurité des populations, et éviter de lourds impacts sociaux et environnementaux en renonçant à soutenir ce projet nucléaire dangereux."