Article d’Actu environnement. La bataille qui finira par l’interdiction du glyphosate se poursuit. Mais l’agence Européenne montre de quel côté penche son action. Voici l’article :
Le toxicologue allemand Peter Clausing met, à son tour, en cause les agences européennes dans l’évaluation de l’impact du glyphosate sur les cancers. Nouveau rebondissement à l’heure du vote sur la ré-autorisation de l’herbicide par les Etats.
La controverse se poursuit autour des évaluations scientifiques menées par l’Agence de sécurité alimentaire européenne (Efsa) et l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) sur la sûreté de l’herbicide glyphosate. Le 24 août, l’ONG Générations Futures a présenté les travaux réalisés par le toxicologue allemand Peter Clausing pour les Amis de la Terre Autriche (Global 2000). Dans son rapport daté de juillet 2017, le Dr Peter Clausing accuse, à son tour, les deux agences européennes de sous-estimer des études démontrant des cas de cancers sur des rongeurs, après le toxicologue américain Christopher Portier, fin mai dernier. "Sur les douze études disponibles sur la cancérogénicité du glyphosate menées chez les rats et les souris, sept montrent un risque accru pour les rongeurs exposés à cette substance, mais les agences européennes ne les ont pas prises en compte", dénonce ce rapport. Il pointe la méthode statistique retenue par les agences, les données utilisées pour comparer les résultats à ceux d’animaux non exposés.
Sur les douze études disponibles sur la cancérogénicité du glyphosate, sept montrent un risque accru pour les rongeurs exposés à cette substance, mais les agences européennes ne les ont pas prises en compte
Peter Clausing
Selon ce rapport, la conclusion des autorités "qui affirme que le glyphosate ne cause pas de lymphomes malins, se base sur trois études. Deux d’entre elles, des preuves par la négative, étaient inutiles ou douteuses après examen. Pour la troisième étude, qui démontrait une augmentation significative et dose-dépendante des lymphomes malins, les autorités européennes semblent avoir fabriqué une « dévaluation » en ignorant l’analyse statistique correcte".
Le rapport "édifiant montr[e] que les autorités n’ont pu parvenir à la conclusion que le glyphosate n’était pas cancérogène qu’en violant le règlement européen 1272/2008 [relatif à la classification et étiquetage des produits chimiques], leur propre recommandation de 2015 (de l’Echa), celle de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de 2012, et en taisant et déformant certains faits", fustige Générations Futures qui a traduit l’étude.