Article Que Choisir
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Que Choisir vient de publier un rapport et une carte de la situation de l’EDCH (Eau Destinée à la Consommation Humaine), ou eau du robinet.
Article général Que choisir cliquer ici
Carte interactive publiée par Que Choisir Cliquer ici
Rapport complet publié par Que Choisir Cliquer ici
Nous ne saurions que trop vous conseiller la lecture du rapport après avoir éventuellement consulté la carte interactive.
Pour les Landes, nous avons la confirmation de ce que nous pressentions dans nos articles précédents voir ici et voir ici. Nous cumulons plusieurs handicaps définis par Que Choisir :
- Zone rurale : faibles moyens financiers de traitements "Pollué Payeur"
- Premier département français pour la production de maïs : présence massive de pesticides
- Anciennes adductions par des anciens tubes PVC d’avant 1980
Nous allons dans un premier temps explorer le département par des extraits de la carte interactive. La légende est définie Figure 1
Figure 1 : Légende Que Choisir.
Attention, pour des raisons d’efficacité et de lisibilité, la conformité de l’eau n’est pas retenue en fonction du texte officiel (arrêté du 11 janvier 2007). Cet arrêté prévoit qu’un dépassement d’une limite de qualité pendant plus de 30 jours sur une année courante rend l’eau non conforme.
Que Choisir se base sur les relevés commune par commune effectués par les ARS, entre 2014 et 2016. Que Choisir a choisi une classification en 5 points. Ces points correspondent aux critères suivants :
- Qualité de l’eau « Bonne » : moins de 5 % d’analyses non conformes
- Qualité de l’eau « Satisfaisante » : entre 5 % et 25 % d’analyses non conformes
- Qualité de l’eau « Médiocre » : entre 25 % et 50 % d’analyses non conformes
- Qualité de l’eau « Mauvaise » : entre 50 % et 75 % d’analyses non conformes
- Qualité de l’eau « Très mauvaise » : plus de 75 % d’analyses non conformes
Au vu de nos travaux, nous savons déjà que pour les Landes, des eaux peuvent être non conformes au titre de l’arrêté du 11 janvier 2007, à partir du critère eau Satisfaisante. De même lorsque les contrôles sont rares, l’eau pourrait paraitre moins correcte qu’elle ne l’est.
Nous rappelons également que même si une eau est déclarée médiocre voir mauvaise ou très mauvaise, ce n’est pas pour cela qu’elle dépasse une VMax qui la rend impropre à la consommation. Ces eaux sont de mauvaise qualité et devraient être distribuées sous dérogation. Il est également un fait que nous devons garder en mémoire : nous ne connaissons que très peu l’impact des produits chimiques sur le vivant, mais nous ignorons totalement les impacts cumulés de ces produits ; c’est ce que l’on nomme l’effet cocktail. L’effet cocktail est très difficile à étudier, il est donc important que le principe de précaution s’applique.
Pour beaucoup d’entre elles, ces molécules chimiques sont arrivées sur le marché toujours parées des plus grandes vertus. Elles sont inoffensives pour l’Homme et la nature, et sont parfaitement ciblées sur l’action attendue sans effet secondaire. Puis à l’usage, des petits problèmes apparaissent, qui conduisent souvent à leur interdiction, avant d’être remplacées par une nouvelle et le cycle recommence.
Extraits de la Carte Que Choisir
Pour commencer, voyons la communauté des communes de Macs dont nous avions commencer à étudier le cas.
Mais comme tout change vite, Que choisir a publié une autre représentation beaucoup moins alarmante dans un deuxième temps. Ceci ne manquera pas de poser quelques questions quand on connait les réseaux et circuits d’alimentations... Pourquoi Saubion et Tyrosse restent encore seules en noir ?
Comment se fait il que des communes comme Soorts-Hossegor bénéficient également d’une remonté de qualité ?
Une partie de l’explication est donnée par Que Choisir qui vient de faire une mise au point après quelques offuscations de rigueur de la part de certains grands pollueurs comme l’UIPP, le syndicat des fabricants de produits phytosanitaires. Nous ne pouvons que rappeler à ces chers amis de la nature en général et de l’humanité en particulier, les cycles habituels trop souvent applicables à leur produits miracles. Ou comment un produit phytosanitaire devient un pesticide, avant d’être remplacé par une nouvelle molécule tout aussi miraculeuse que sans danger..
Figure 2 : Macs et autour.
Continuons par Dax et ses alentours
Figure 3 : la zone de Dax à Sordes l’Abbaye, et de Tyrosse à Nousse
Autour de Mont de Marsan
Figure 4 : Mont de Marsan zone étendue
Enfin le Nord du département
Figure 5 :Nord des Landes
Les deux grandes agglomérations landaises disposent d’une eau de bonne qualité, à l’exception de Dax avec le problème de Saubagnac qui est médiocre à cause de ses forages peu profonds pollués aux pesticides. Pour le reste de ces deux agglomérations, les forages profonds permettent une eau brute de bonne qualité, mais rappelons que le renouvellement de ces nappes est très lent.
Ailleurs, les zones noires sont des pollutions en général d’origine agricole (pesticides). ce qui n’empêche pas quelques singularités comme Uza qui possède une eau de mauvaise qualité par des pollutions aux HAP. Les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) sont des produits de décomposition par combustion des hydrocarbures, ou généralement de matières carbonées (charbon, bois...).
Un peu partout, des pollutions par des tubes PVC d’avant 1980 ; le progrès peut parfois ne pas en être. Ceci devrait se résoudre assez facilement, mais les mauvaises économies d’hier sont les surcoûts d’aujourd’hui.
Mais ce sont surtout et de loin les pesticides, parfois les nitrates, et l’azote ammoniacal qui tiennent le haut du pavé.
Conclusion
Que Choisir confirme donc ce que nous disions, il est temps de passer de toute urgence à une agriculture biologique. Elle est aussi efficace que l’autre, et surtout beaucoup plus génératrice d’emplois. Des golfs pour d’hypothétiques milliardaires errants, ou un environnement sain avec de l’emploi, les Landes doivent choisir rapidement.
Une anecdote pour éclairer le comportement de certains décideurs. Pour arroser ce golf fumeux de Tosse, les politiques en place ont décidé d’utiliser les eaux de la station d’épuration de Soustons. Pour pouvoir utiliser cette eau il y a une obligation de filtration sur charbon actif. Cette technique au demeurant très onéreuse est celle qui aurait dû être installée partout, et depuis plusieurs années, où les pesticides sont responsables du fait que la couleur des points de la carte n’est plus verte.
Il semble donc pour ces décideurs que la santé de l’herbe du golf, soit plus importante que celle de leurs électeurs, et néanmoins concitoyens...