Jusque dans les années 1960, Seignosse était une commune littorale classique avec un bourg rétro-littoral, et une urbanisation inexistante en bordure de mer. Sa population traditionnelle peu tournée vers la mer et le tourisme comptait moins de 600 habitants.

Dès les années 1970, le tourisme de masse naissant allait modifier considérablement la physionomie de la commune. D’importants programmes de constructions furent lancés. La commune devenait une station balnéaire, moins haut de gamme que sa voisine Soorts-Hossegor, mais plus importante en nombre de lits. La bande littorale fut très fortement modifiée, entraînant une modification profonde, voire une forte altération de l’équilibre naturel. Ceci entraîne de nos jours une évolution notable du profil de population. Comme à Soorts-Hossegor ou Capbreton, une nouvelle population plutôt CSP+ s’installe en résidence principale dans les maisons de vacances confortables en arrivant à la retraite. Par contre, dans les immeubles constitués d’appartements, une autre typologie de population a tendance à s’installer. Construits pour n’être que des résidences d’été, certains de ces appartements ne sont que sommairement équipés pour le reste de l’année. En conséquence, ils accueillent soient hors saison soit à l’année des locataires à faibles revenus (jeunes, personnes isolées…). Les équipements sommaires de ces appartements ne permettent pas d’exiger des loyers élevés, mais constituent de vraies passoires thermiques.

En 2013, la commune comprenait environ 3 600 habitants, avec un objectif à 4 500 à moyen terme. Près de 1 200 personnes habitent dans la zone littorale. Cette zone littorale est isolée du bourg par un grand espace forestier typique. La commune comporte 4 pôles littoraux, 3 pôles urbanisés en continu (Estagnots, Bourdaines, Le Penon, du sud au Nord), et un peu plus loin au nord, isolé le pôle des Casernes centré autour du camping. En arrière du penon, il existe un golf de prestige urbanisé. Le golf possède un hôtel fermé avec un projet de réhabilitation, la DSP du golf arrive à échéance. En bordure du centre bourg, nous trouvons une réserve naturelle classée (l’étang noir) qui reçoit près de 45 000 visiteurs par an. La commune possède plusieurs zones Natura 2 000 (dune, étang blanc…). La commune est sous Loi Littoral.

Des travaux de rénovation ont commencé. Les élus de Seignosse ont pris conscience que ces travaux, réalisés au coup par coup, pouvaient donner des résultats altérant une certaine homogénéité souhaitée, tant sur le plan architectural que sur celui des infrastructures et autres critères du bien vivre ensemble.

En 2013, le GIP Littoral a de son côté lancé une démarche ADS (Aménagement Durable des Stations). L’ADS consiste à proposer au travers d’études un ensemble de projets indépendants cohérents, et dont le coup est défini.

Un premier test a été fait avec deux communes candidates : Audenge (sur le Bassin d’Arcachon 33) et Bidart (64) et une communauté des communes : Mimizan (40). Les études sont terminées. Seignosse a été retenue pour la deuxième tranche (ADS#2).

La démarche ADS se déroule en deux phases :

• Diagnostic/stratégie
• Programmation et projets Un conglomérat de bureaux d ’études a été formé en réponse à un cahier des charges. L’objectif est de permettre de faire émerger un ensemble de projets d’amélioration pour partie de la station balnéaire, et de la commune. Ces projets indépendants les uns des autres pourront être réalisés en fonction des priorités et des financements disponibles, tout en conservant une homogénéité de réalisation (antériorité nécessaire, urbanistique, cohérence…).

Le coût de l’étude ADS est estimé à 70 000 € HT dont moins de 15 000 seront à la charge de la commune.

La première phase comprendra un ensemble de réunions publiques thématiques, mais aussi des interrogations en marchant des populations, ainsi que des tables longues dans les espaces publics. La population tant touristique que locale sera consultée, tout comme les forces économiques, et ressources diverses.

La deuxième phase permettra de proposer un ensemble de mini projets cohérents, homogènes. Ce catalogue permettra aux élus de hiérarchiser et de programmer des travaux en toute connaissance de cause.

Les Amis de la terre, ainsi que la SEPANSO, ont été conviés à une réunion préalable de présentation et d’échanges le 14/09/2016. En première analyse, nous ne pouvons qu’encourager le principe, mais le diable se cache trop souvent dans les détails.

Nous avons exprimé nos souhaits, à savoir que les différentes zones protégées ne soient pas touchées. Nous avons aussi exprimé toute la vigilance qu’il est nécessaire d’avoir envers certains bureaux d’études, et leur comportement tendant à démontrer la validité de la réponse attendue par le donneur d’ordre, en dehors de toute démarche justifiable. Nous avons également exprimé notre souhait que si des idées provenant de la part des élus étaient les bienvenues, elles ne devaient pas former un corpus intangible. Nous supposons que si des réponses Nimbistes pouvaient venir de la population, parmi ces propositions, il est vraisemblable que des idées particulièrement pertinentes émergeront.

Nous attirons l’attention sur le manque de visibilité de l’évolution du tourisme et de son industrie. En effet, nous sommes dans une crise systémique, qui ne peut que déboucher sur une nouvelle organisation de la société humaine. Or, nous manquons de visibilité sur l’avenir. Pour opacifier encore les prévisions, lorsqu’une rupture se produit dans un processus continu, nous savons que les experts ne sont pas forcément les plus compétents pour dessiner l’avenir.

Nous ne manquerons pas de suivre avec intérêt cette expérience, et si nécessaire nous soutiendrons, avec nos modestes moyens, les solutions que nous trouverons pertinentes.