Pollution par métabolites de pesticides dans l’eau du robinet vendue par le SIBVA : analyse des problèmes et propositions
En Juillet 2016, pour la première fois de ma vie, j’ai lu le résultat d’une analyse que les ARS (Agences Régionales de la Santé) font périodiquement de l’eau potable distribuée en France [1] , [2]. Cette analyse portait sur un prélèvement fait en sortie de l’usine d’eau potable d’Orist le 29 Juin 2016 à 8h30. Cette analyse fait apparaître que l’eau qui nous est vendue, je cite la conclusion du rapport de l’ARS Aquitaine-Limousin-Poitou Charentes, est ’ non conforme aux normes de qualité physico-chimique… sans toutefois présenter de risques pour la santé des consommateurs…Cependant, toutes les dispositions nécessaires pour remédier à cette situation devront être prises ’ ! Cette non conformité porte sur 2 métabolites de pesticides (métabolites dans la suite du document). [3]
Cette formulation contradictoire a retenu toute mon attention. En effet, soit la première partie de la proposition est vraie, c’est à dire que l’eau n’est pas dangereuse pour la santé et alors pourquoi diantre prendre toutes les dispositions nécessaires pour remédier à cette situation, soit la deuxième partie de la proposition est juste c’est à dire qu’il y a nécessité de prendre toutes les dispositions nécessaires ; mais alors cela veut dire que l’eau que nous buvons est dangereuse pour la santé.
Les Faits
Les 2 métabolites fautifs sont l’ESA métolachlore et l’OXA métolachlore qui sont donc 2 produits de la dégradation dans le sol du S métolachlore, le principe actif de plusieurs désherbants utilisés dans le cadre de la culture du maïs. Les normes prévoient un taux maximum pour tous les pesticides et leurs métabolites de maximum 0,1 μg / litre [4]. Or l’analyse du mois de Juin montre une concentration d’ ESA métolachlore de 1.1μg/litre soit 1,1/0,1=11 fois la limite et une concentration d’OXA métolachlore de 0,1060 μg/litre soit 0,1060/0.1=1.06 fois la limite. De plus, les normes prévoient qu’en plus d’une limite de concentration par pesticides et métabolites il y ait une limite de concentration pour le total des pesticides présents dans l’eau du robinet. Cette limite est fixée à 0.5 μg/litre : or le total des pesticides et métabolites présents dans l’eau analysée se monte à 1,3 μg/litre, soit 1,3/0,5=2,6 fois la limite prévue de 0,5 μg/litre.
Au même moment, il n’aura échappé à personne que la dangerosité des pesticides et de leurs métabolites revient avec insistance sur le devant de la scène, certains allant jusqu’à prédire que le prochain gros scandale de santé publique après celui de l’amiante sera celui des pesticides.
Si j’ajoute que plusieurs chiffres sont mentionnés pour régler le « problème » de la présence de pesticides dans l’eau potable dans les Landes et que ces chiffres sont 50 millions d’€uros mentionnés par le SYDEC et 84 millions d’€uros mentionnés par l’ARS, il n’en fallait pas plus pour que je me lance dans une enquête afin de tirer au clair pourquoi il faudrait dépenser autant d’argent pour « nettoyer » une eau qui d’après l’ARS ne présente pas de risques pour la santé des consommateurs !
Actions engagées
Lors du conseil municipal du 8 Août de Saint Jean de Marsacq qui a suivi la réception du résultat des analyses faites en Juin, J’ai demandé que Madame le Maire de Saint Jean de Marsacq convoque une réunion d’urgence avec le SIBVA et le conseil municipal. L’objectif étant que le SIBVA nous explique son point de vue sur la situation. J’ai demandé à ce que l’ARS soit présente. Après avoir refusé en disant je cite ’ c’est déjà bien qu’on ait des analyses, on ne va pas en plus les embêter avec des questions ’ , Madame le Maire s’est ravisée et a convoqué cette réunion sans toutefois convoquer l’ARS. Cette réunion a eu lieu le 6 Septembre au soir à la Mairie de Saint Jean.
J’avais auparavant eu une longue conversation avec l’ARS et m’étais fait envoyer le fichier Excel de toutes les analyses de l’eau potable au départ de l’usine d’Orist depuis 2000.
J’avais également visité l’usine d’eau potable d’Orist avec 2 employés du SIBVA comme guides afin de comprendre l’aspect ’ plomberie ’ du problème.
J’ai également passé une dizaine d’heures à faire des recherches sur internet pour essayer d’améliorer ma connaissance du problème.
Restitution
Qu’est ce que le SIBVA ?
Syndicat Intercommunal de la Basse Vallée de l’Adour. Ce syndicat regroupe 25 communes : Angoumé, Bélus, Biarrotte, Biaudos, Josse, Orist, Orthevielle, Orx, Pey, Port de Lanne, Rivière, Saint André de Seignanx, Saint Barthélémy, Saint Etienne d’Orthe, Saint Geours de Maremne, Saint Jean de Marsacq, Saint Laurent de Gosse, Saint Lon les Mines, Sainte Marie de Gosse, Saint Martin de Hinx, Saint Vincent de Tyrosse, Saubion, Saubriques, Saubusse et Siest. Il gére et l’eau potable (production et distribution) et l’assainissement collectif et non collectif. Chaque commune est représentée par deux délégués. L’ensemble des délégués constitue le Comité Syndical qui comprend 50 délégués. C’est au sein du Comité Syndical que sont prises les différentes mesures par deliberation.
Le président du SIBVA est Francis Betbeder maire de Sainte Marie de Gosse mais aussi agriculteur. Il cultive du maïs non bio [5] et donc arrose ses champs avec du S métolachlore !
La population desservie en eau est de 30 000 personnes. L’eau potable vendue par le SIBVA est produite par 2 unités :
- Angresse : un forage avec une capacité de 2700 mètres cubes par jour qui sont distribués sur Tyrosse et St Geours [6].
- Orist : 3 forages [7] avec une capacité total de 12 000 mètres cubes par jour pour le reste des communes du syndicat. Aucune de ces 2 usines n’est équipée pour le traitement des métabolites.
Production total annuelle : 2,8 millions de mètres cubes. A noter à ce propos que les besoins en eau réellement potable [8] d’un adulte sont en France de moins de 7 % de sa consommation totale d’eau. Comme partout dans le monde ’ développé ’ des trésors de technologie et d’énormes quantités d’argent sont mis en œuvre pour produire de l’eau potable qui sert à laver des voitures ou à déféquer !
La pollution de l’eau du robinet par les pesticides et leurs métabolites
Avant d’entrer dans les détails de la situation de notre territoire, il est important de savoir qu’en général une molécule de pesticide a une vie assez courte dans le sol car elle y est tout de suite attaquée chimiquement et bactériologiquement. C’est là qu’elle se décompose en métabolites qui eux se retrouvent assez rapidement dans la nappe phréatique où ils évoluent ensuite très peu. On découvre donc en général plus de métabolites dans l’eau que du pesticide qui leur a donné naissance. Il y a 2 modes de migration des pesticides et de leurs métabolites pour expliquer leur présence dans notre eau. Le premier mode est le ruissellement :
- Après une grosse pluie les pesticides récemment rependus sont emmenés à la rivière la plus proche et peuvent alors finir rapidement en partie dans la nappe, ou les stations de pompage.
- Par descente à la nappe au travers du sol. Ce processus est plus lent et explique en grande partie la rémanence des molécules dans l’environnement. Mais revenons au SIBVA et à son eau polluée aux métabolites. La première découverte est qu’elle ne date pas d’hier. Les premières analyses détaillées de la présence de métabolites remontent en effet eu fin Octobre 2013. J’ai extrait du fichier excel de l’ARS les concentrations en ESA et OXA métolachlore ainsi que la concentration total en pesticides et en ai fait 3 graphiques :
Figure 1 : concentration ESA métolachlore
Le trait rouge visualise la limite de la norme de qualité ! En période de pic de pollution on est à …14 fois la limite !
Et maintenant l’OXA métolachlore :
Figure 2 : concentration OXA métolachlore
Le trait rouge visualise toujours la limite. Et enfin le dernier graphe montre le total des pesticides et métabolites dans l’eau qui sort de l’usine d’Orist ainsi que le multiple de ce total par rapport a la limite de la norme de qualité :
Figure 3 : total des pesticides et métabolites et multiple de la limite
Depuis fin 2013 la concentration du total des pesticides et métabolites a évolué entre 0.71 et 1.86 μg/litre (ligne bleue) alors que comme indiqué en haut de ce document la limite est de 0.5 μg/litre. Depuis fin 2013 nous avons donc oscillé entre 1,4 et 3,7 fois la limite autorisée (ligne rouge).
Ces graphes font apparaître très clairement un pic de pollution en été qui correspond avec seulement 3 mois de décalage avec l’épandage du S métolachlore dans les champs de maïs au printemps.
Deuxième découverte : il se trouve qu’un ruisseau à Orist, le Lespontes, est en communication avec le forage F3 [9] et qu’en amont du forage de part et d’autres de ce ruisseau se trouvent des terres toutes en culture de maïs non bio ! Les pics de pollution de notre eau potable s’expliquent donc par un tout petit nombre d’agriculteurs, 48 agriculteurs exploitant 1236 ha en 2015, (probablement victimes du système), Ils polluent l’eau de 30 000 abonnés du SIBVA ! A ce jour aucune tentative sérieuse de parvenir rapidement à l’arrêt pur et simple de l’épandage de pesticides sur les parcelles de part et d’autre du Lespontes n’a été faite, ni par voie ’ commerciale ’, ni par voie réglementaire, ni par le SIBVA, ni par le préfet ni par personne !
Le cadre réglementaire
Pour les métabolites du S métolachlore, la limite est donc de 0,1 μg/litre pour les eaux traitées. Il y a une autre limite qui porte elle sur les eaux brutes (eaux avant traitement). Au delà de cette limite une dérogation préfectorale est nécessaire pour pouvoir continuer à distribuer l’eau. Si la qualité se détériore encore et que la concentration d’un seul pesticide ou d’un de leurs métabolites dépassent ce qui est appelé la Vmax [10], alors la distribution d’eau doit etre interrompue. De fait il y a 3 stades de dégradation de la qualité de l’eau, NC0, NC1 et NC2 :
- C eau conforme, aucun pesticide ou métabolite au dessus de 0,1µg/l
- NC0 : au moins un pesticide à une teneur supérieure à la limite de qualité mais inférieur à VMax (et/ou somme des pesticides supérieure à la limite de qualité) pendant moins de 30 jours cumulés sur une année
- NC1 : même situation mais sur une durée supérieure à 30 jours cumulés sur une année
- NC2 : dépassement de la Vmax [11] (interdiction de distribuer). La Vmax se définissant en fonction de l’ingestion pendant la vie entière d’une eau contentant un pesticide à une concentration inférieure ou égale à la VMax n’entraine sur la base des critères toxicologiques retenus et en l’état actuel des connaissances, aucun effet néfaste pour la santé. Chaque polluant issus des pesticide a sa propre Vmax.
Nous sommes donc dans la situation NC1.
Dés qu’il y a un dépassement (NC0 ou NC1), alors que je vous rappelle que d’après l’ARS il n’y a aucun danger, il y a obligation de lancer des opérations préventives et curatives :
- Préventive c’est à dire remonter à la source de la pollution et prendre des mesures pour faire diminuer cette pollution.
- Curative : inter connexion (dilution par mélange, traitement...)
- Information de la population (ce que n’a toujours pas fait le SIBVA) Un développement particulier sur la Vmax est le rôle de l’ANSES [12]. Jusqu’à il y a peu, les métabolites n’étaient pas reconnus et donc même pas recherchés dans l’eau potable. N’étaient alors recherchés que les pesticides eux même. Comme indiqués plus haut dans ce document, les molécules de pesticides sont trouvées en très petites quantités dans l’eau.
Prenons l’exemple qui nous intéresse : le métolachlore. Depuis 2007, toutes les analyses donnent le métolachlore à moins de 0.02μg/litre, soit 5 fois moins que la limite de qualité.
_ Figure 4 : Limite de qualité et Non Qualité de l’eau source ANSES
Avant 2010, on ne parlait pas de C, NC0, NC1, et NC2 mais de A, B1 et B2 :
- A : conforme (aucun pesticides au dessus de 0.1 μg/litre)
- B1 : non conforme mais inferieur a 20% de la Vmax. Dans ce cas le responsable de la distribution d’eau potable doit informer la population, trouver l’origine de la pollution et agir avec les acteurs locaux pour rétablir la conformité de l’eau. L’eau produite continue à être distribuée.
- B2 : non conforme mais entre 20% et 100% de la Vmax. Le responsable doit tout faire pour fournir une eau conforme. L’eau ne doit plus être utilisée pour la boisson et la préparation des aliments
- B2 : non conforme et supérieur à la Vmax Comme nous le voyons plus clairement sur la figure 5, le remplacement de la classification A, B1, B2, par C, NC0, NC1, NC2, affine la non qualité, mais permet la distribution d’une eau plus polluée. Le progrès est un chemin profitable.
Figure 5 : Règles avant 2010 Le progrès c’est moins de protection du consommateur
Pour le métolachlore, la seule Vmax disponible était celle de l’OMS qui était fixée à 10μg/litre. 20% de la Vmax était alors 2μg/litre. Or de nombreux experts sont d’avis que dans un soucis de précaution on utilise la même Vmax pour un pesticide et ses métabolites. Catastrophe : si l’on regarde la figure 1 ci dessus avec régulièrement 1,4, on est trop près. La solution : on commande une étude à l’ANSES [13]. Cette étude est faite en quelques mois seulement et seulement basée sur des études étrangères déjà réalisées sur le sujet de la toxicité de certains métabolites. Ces études sont comme celle fameuse de Monsanto : 10 chiens sur 90 jours alors que la Vmax est la dose a vie ! Cette étude retient 3 scénarios. Le scenario le plus conservateur (Vmax égale à 10 μg/litre pour l’ESA métolachlore) est écarté du revers de la main en haut de la page 17 avec un commentaire sur le fait que les ’experts pensent que ce scenario est trop conservateur’ ! quels experts ? sur quelle base ? quid du principe de précaution, quid des effets cumulatifs et des interactions de ces différentes substances... Quand on connaît la performance de la France en terme de scandales de santé : le talc Morange, la Thalidomide, le sang contaminé, le médiator, les prothèses PIP et plus récemment la Dépakine, on est en droit de mettre en doute les compétences de nos agences de santé. Désormais en France la Vmax du Esa métolachlore est 510 μg/litre soit 51 fois plus que la molecule mère ! En gros l’Anses dit que les métabolites sont 51 fois moins dangereux que les molécules mères. Mais en même temps on ne change pas la limite de qualité, qui elle, reste à …0.1 μg/litre soit 5100 fois moins que la Vmax ! Impossible d’y comprendre quoi que ce soit sauf à utiliser une grille de lecture très cynique : ce tour de passe passe permet de polluer beaucoup plus avant d’avoir à interdire la distribution de l’eau polluée en augmentant la Vmax. En gardant la limite de qualité inchangée l’état se couvre en cas de poursuites judiciaires.
Voyons maintenant ce qu’a fait le SIBVA depuis fin 2013.
Ce que le SIBVA dit avoir fait depuis la découverte de la pollution fin 2013
Le SIBVA a été fort actif sur les actions curatives, c’est à dire les actions qui permettent de continuer à polluer allègrement. A savoir d’ores et déjà des votes ont eu lieu et la décision de reconstruire l’usine d’eau potable d’Orist pour un montant de 5 millions d’euros HT a été prise. La nouvelle usine sera équipée de filtres à charbon actif en poudre (CAP). Détail amusant : un pilote a eu lieu en 2015 avec du charbon actif en grain (CAG) et la conclusion de ce pilote livrée par le SIBVA est la suivante :
« Traitement par un filtre CAG efficace sur les métabolites sauf pour le traitement du métolachlore ESA ». Le dernier paragraphe de la page 6 de l’étude de l’Anses dit d’ailleurs la même chose. Tout cela est d’une grande logique : le charbon actif en grain que l’on a testé ne marche pas donc on va prendre du charbon actif en poudre que l’on a pas essayé ! Clair comme les effluents d’une STEP (station d’épuration).
De plus une autre décision, celle de construire une nouvelle STEP, car celle en place alimente le Lespontes de ces effluents chargés en métabolites. Et c’est bien normal puisque l’eau qui arrive à toutes les STEP du territoire en contient ! Comme le Lespontes communique avec le forage F3 on est en boucle. Le coût de cette nouvelle station d’épuration 4 millions d’euros HT. Donc avant d’avoir essayé par tous les moyens possibles et imaginables de faire stopper l’épandage de pesticides le long du Lespontes, ce qui n’aurait rien couté ou très peu à la collectivité, le SIBVA a déjà dépensé 9 millions d’euros HT en traitements curatifs sans être sur que cela fonctionnera ! Ubu au royaume de l’eau potable.
Mais le SIBVA se défend : des actions préventives ont en effet été menées ! Ou plutôt vont être menées. Des actions de sensibilisation des collectivités et des usagers à l’utilisation des pesticides ! Je rêve : ce sont les agriculteurs les plus gros coupables et le SIBVA va sensibiliser les jardiniers du dimanche ! Ah j’oubliais : Maïsadour va aller chez les agriculteurs pour les convaincre d’utiliser moins de pesticides …sur lesquels Maïsadour fait une jolie marge entre prix de gros et prix de revente aux agriculteurs. C’est au mieux peu crédible, au pire cynique !
Comme d’habitude avant même d’avoir essayé le préventif le SIBVA a déjà engagé 9 millions d’euros HT pour traiter une eau qui ne présente aucun danger à la consommation d’après l’ARS et l’ANSES !
Conflits d’intérêts
A l’occasion de mes recherches j’ai découvert des situations qui pourraient être des conflits d’intérêt à mon sens rédhibitoires.
Le premier d’entre eux concerne le président du SIBVA, Francis Betbeder, qui est agriculteur et cultive du maïs non bio et donc pourrait utiliser du S métolachlore. Il ne peut être à la fois un pollueur et le donneur d’ordre quant à la marche à suivre pour résoudre le problème dû en partie à sa propre pollution ! Il y a trop de chance qu’il soit tenté de préconiser un traitement dispendieux des eaux plutôt qu’un arrêt de l’utilisation des pesticides. D’autre part il n’a évidemment aucune crédibilité quand il s’agit d’essayer en tant que président du SIBVA de convaincre les agriculteurs, ses collègues donc lui même, d‘arrêter l’usage des pesticides.
Le deuxième qui est peut être très répandu et dont j’ai un exemple à Saint Jean de Marsacq : les représentants des communes au SIBVA qui ont des proches qui travaillent au SIBVA. Leurs votes au SIBVA pourraient donc potentiellement être dictés par des considérations d’intérêt familliaux interférants les considérations d’intérêt de la communauté.
Depuis de nombreuses années absence totale de réflexion quant à l’avenir
Comme indiqué au début de ce document, le SIBVA produit une quantité d’eau potable sans rapport avec les réels besoins en eau potable, eau de boisson et eau pour la cuisine, de la population. De gros investissements sont engagés, basés sur la continuation de cet état de fait multiplié par la pression démographique attendue sur le territoire dans les années à venir. En prenant 10% du total comme étant un réel besoin en eau potable et en tablant sur un doublement de la population (ce qui n’est pas à l’ordre du jour) dans les 20 ans qui viennent, il faudrait à terme « seulement » 560 000m3 d’eau réellement potable par an contre 2.8 millions de production aujourd’hui. Aucune réflexion n’été engagée sur la promotion de l’utilisation des eaux de pluies pour les toilettes, l’arrosage des jardins, le lavage des voitures ou le lavage du linge. Si, comme dans certaines régions une action avait été engagée il y a 10 ou 20 ans les besoins en eaux à traiter y compris pour les métabolites, seraient bien moindre qu’ils ne le sont aujourd’hui. Aucune réflexion non plus n’a été engagée sur le développement d’une filière toilettes sèches (une chasse d‘eau, c‘est 6 litres 3 fois par jour et par personne contre 2 litres d‘eau bus par jour et par personne !). Si cette filière avait été encouragée il y a quelques années, les besoins en traitements de l’eau potable en quantités déraisonnables seraient bien sûr bien moindre et donc plus facile à résoudre et moins couteux.
Maximiser la capacité à polluer
Ce sera le dernier paragraphe de mes découvertes lors de cette enquête. Il apparaît que du plus haut de l’état jusqu’au niveau local ce qui inclus le SIBVA pour nous, la dernière mode est de maximiser les potentiels de pollution. Je m’explique par un exemple. Un territoire à 2 forages d’eau potable. Un est de très bonne qualité et l’autre est pollué au delà de la norme et bien nos énarques bien secondés par nos mini potentats locaux vont utiliser le potentiel de pollution intact du forage qui est de bonne qualité. Résultat : avant au moins les habitants connectés au forage propre avaient de l’eau non polluée. Maintenant, grâce à l’interconnexion préconisée par nos ’ Sachants ’, tout le monde aura de l’eau peu ou beaucoup polluée, et on pourra polluer encore plus. On ne cherche bien sûr pas à faire cesser la pollution, on gagne quelques années de droits à polluer supplémentaires et après moi le déluge ! Pareil pour les STEPs : on cherche des ruisseaux qui ne sont pas encore pollués au maximum car cette différence entre le niveau de pollution actuel, et le maximum de pollution possible est une ressource …enfin vu de l’ENA. Terrifiant
Propositions
La première de toutes : restaurer une gouvernance exempte de conflit d’intérêts au SIBVA en demandant la démission de tout représentant d’une commune succeptible de conflit d’intérêt
La deuxième : demander la suspension de tout investissement tant que l’on pas passé un an sans pesticides le long du Lespontes
La troisième : travailler avec le préfet, le SIBVA, le maire d’Orist et les agriculteurs locaux pour démarrer cette période d’un an sans pesticides du tout le long du Lespontes le plus tôt possible.
Pierre AURY