Le cocasse le dispute à l’étonnement. Lire le quotidien Sud-Ouest, qui informe dans le sens du vent, qui informe dans le même sens de la houle si dévastatrice en nos temps tempétueux nous révèle l’imbécilité médiatique, imbécilité calculée et volontaire. Deux houles donc, la houle médiatique s’échouant quotidiennement devant le café-crème et la houle océanique ravageant nos côtes. Mais un brin d’intelligence dans l’éditorial de Bruno Dive en page 4 du numéro du jeudi 6 février ! Jusqu’alors, à quelques exceptions près dans le déferlement médiatique national, les calamités côtières trouvaient leurs explications dans un fort coefficient de marée du à l’alignement de la lune et du soleil qui faisaient gonfler les masses océaniques associés à quelques désagréments climatiques hasardeux : l’anticyclone n’est pas là où il faut, il pleut beaucoup et patati et patata.
Comme si nous n’avions pas connu de telles grandes marées par le passé ! Mais cette fois-ci la houle grimpe aux poteaux comme très justement aussi à l’unisson, la courbe de la hausse des températures qui gonfle les océans de la fonte des glaciers océaniques et terrestres, des neiges éternelles (non, excusez-moi, durables faut-il écrire). Tiens donc ! découvre l’éditorialiste en lisant le communiqué de presse 983 de l’organisation météorologique mondiale. Il besogne normalement comme tout éditorialiste, appelant, naïf, au secours le non moins clown médiatique et conseiller des puissants, le Hulot papal. Quelqu’un "éditoriant" ose écrire que le réchauffement climatique y et pour quelque chose, ou plutôt nous le rappelle ! L’enfumage médiatique nous avait fait oublier que le peuple a une mémoire de poisson rouge.
Le cocasse n’est pas là. Mettre en perspective plusieurs articles d’un même numéro peut le générer. Parfois ce n’est pas triste ! En page 18 du même quotidien daté du même jour, un "articlet" (néologisme pour dire petit article, pourquoi n’aurions nous pas droit à l’usage du novlang) : "Biscarrosse Après les pluies ...." . Nous continuerions le titrage si nous l’osions : " ... le déluge". Ou pour écrire plus court : "Après moi le déluge".
Par contre, dépenser les deniers publiques en faisant l’acquisition d’un hydravion - un gruge-man albatros - à 140 000 € dont tout le monde se fout (voté à l’unanimité avec la gauche démocrate capitaliste) ou faire réaliser une soi-disante œuvre à 56 000 € pour célébrer le sexisme insupportable dégradant pour la femme dont une certaine Adeline à été victime au Moyen-âge, là, c’est s’occuper de ses concitoyens et faire preuve d’une vision d’avenir !
Comme tout démocrate capitaliste visant les rendements financiers au plus vite et feignant d’avoir une mémoire de poisson rouge, espérant que le peuple l’aura toujours courte, le premier édile biscarrossais fait état d’une hauteur de point de vue tout à fait déplacée face aux dégâts sur la côte biscarrossaise, jusqu à faire penser qu’il ne considèrerait cela que comme une banalité. En fait, il a certainement raison, c’est d’une banalité annoncée. Et délivrer des permis de construire ou d’aménager à proximité du trait de côte sans vergogne est du banal. D’un document datant de 1993 il peut être aisément déduit que tous les dégâts que la côte subit étaient annoncés, que tous les investisseurs immobiliers dans la zone dunaire savent mais veulent gruger leurs clients et les contribuables avec la complicité des élus.
Du côté de l’étonnement ? En fait nous sommes étonnés que personne ne s’étonne.