Par communiqué de presse, le ministre de l’écologie, Philippe MARTIN lance une consultation sur l’évolution du dispositif de soutien aux énergies renouvelables.
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Désireux de participer à ce travail de groupe, les amis de la terre des Landes ont préparé une première réponse à notre ministre afin d’attirer l’attention d’autres associations sur cette enquête. Il faut aller vite en effet de part et d’autres car le gouvernement veut agir par ordonnances... Le retour de cette consultation est attendu pour le 28 février 2014.
L’enquête n’est pas ouverte à la problématique climatique et sociale qui nécessitent le développement des énergies renouvelables mais traite plutôt d’urgences économiques et industrielles.
Hors, notre Terre est dans une impasse environnementale, politique et sociale crée par le système économique mondialisé basé sur l’ultra-capitalisme. Les citoyens demandent que soient adoptées de vrais solutions traitant en premier lieu ces urgences et redonnant du sens au terme humanisme et une chance d’avenir à l’humanité ! Le message de PATRICK VIVERET dans son livre la cause humaine est repris magistralement dans le commentaire de professeurs africains [2] :
"Premièrement, on se demande si le système mondial du capitalisme financier dominant, dans ses principes de base comme dans ses enjeux de fond, est en mesure de répondre aux grandes préoccupations et aux aspirations essentielles des personnes et des sociétés. C’est la critique d’ordre anthropologique.
Deuxièmement, on cherche à comprendre ce que le système mondial centré sur sa vision actuelle de l’économie entraîne comme forme de gouvernance des nations et comme mode de gestion de la planète aujourd’hui confrontée à de pires menaces. C’est la critique d’ordre politico-économique.
Troisièmement, on se demande s’il n’est pas temps de s’attaquer aux dérives et aux pathologies d’un système qui tourne de plus en plus en rond et perd le sens de l’avenir à construire pour l’humanité, à partir d’un socle de valeurs clairement identifiables. C’est la critique d’ordre éthique."
L’enquête ne sort pas d’un schéma établi de production et de consommation d’énergie actuel. [3]
La première partie : le constat, est particulièrement biaisé. En effet il focalise la problématique (production électrique excédentaire, équilibrage du réseau, ...), sur une toute petite partie de l’énergie électrique produite, sans l’intégrer dans l’existant, ni dans une perspective d’évolution du système de production. Nous sommes dans un système statique, évoluant dans une structure immuable, sans interaction.
La deuxième partie est vue uniquement au travers du marché, dans ce système stable, non évolutif. Le stockage de l’énergie électrique est évoqué au travers de son coût non partagé par les producteurs d’ENR ou de déconnexion pour certains producteurs ENR trop efficaces ! De la même manière nous semblons être toujours dans une optique très XIX° siècle et française : production de masse <=> consommation diffuse. Et bien sûr si on évoque avec force détails et propositions les différents coûts des ENR, on fait une impasse magistrale sur le coût réel du nucléaire.
Quand à la transition... on voit bien que ce chapitre ne concerne que l’adaptation d’un système A vers un système B. Il ne s’agit pas d’une révolution. Les solutions telles que l’autoconsommation sont écartées dès l’introduction de l’enquête, et la notion de “territoires à énergie positive” qui implique la “régionalisation” des décisions sur la production, la consommation et donc la distribution de l’énergie n’est même pas évoquée par le document.
CONCLUSION : Quelques idées de solutions ?
Nous sommes en HYPER SURCONSOMMATION ENERGETIQUE ! Les solutions à développer doivent s’inscrire dans le scénario NEGAWATT.
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En 2050, les gisements de sobriété+efficacité (les efforts de tous) permettent une diminution de 66 % des consommations d’énergie primaire.
En 2050, la quasi-totalité de l’énergie consommée pour les besoins de chaleur est d’origine renouvelable... Pour éliminer les problèmes de SURPRODUCTION CONJONCTURELS et DURABLES, il suffit de commencer par fermer quelques centrales nucléaires !
Pour éviter les DESEQUILIBRES du réseau, il faut encourager fermement l’arrêt de quelques centrales nucléaires supplémentaires pour libérer les STEP (stockage d’eau exploitable par hydro-électricité). Il faut aussi alléger sa charge en mettant en place l’autoconsommation à partir de systèmes locaux de production et de stockage d’électricité RENOUVELABLES via de multiples vecteurs énergétiques.
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L’urgence, C’EST MAINTENANT ! La parité prix de l’électricité nucléaire/renouvelable est en passe d’être atteinte. Les centrales sont vieillissantes et donc dangereuses. La “machine” à faire de l’électricité (essentiellement nucléaire) a un rendement de moins de 36 % (Global Chance), tout cela hors considération de la gestion des déchets, éternel problème (ou problème éternel)...
Affectons nos jeunes ingénieurs à des solutions énergétiques nouvelles.
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Il y aurait encore beaucoup à dire. Je pense que nous ne nous priverons pas de ce plaisir au sein du groupe de travail... Rendez vous le 28 février 2014.