Kaliningrad : Après BNP Paribas, HypoVereinsbank renonce au projet nucléaire ; à quand la Coface et la Société Générale ?
Montreuil, le 26 avril 2013 - Après BNP Paribas, la banque allemande HypoVereinsbank, filiale d’UniCredit, vient d’annoncer qu’elle ne financerait pas le projet nucléaire de Kaliningrad, en Russie. En ce Chernobyl Day, les Amis de la Terre lancent la mobilisation contre ce projet en France avec une cyberaction [1], soutenue également par Greenpeace, le Réseau ’’Sortir du nucléaire’’, ATTAC et le réseau international BankTrack, pour demander à la Coface [2] et à la Société Générale de suivre leur exemple, immédiatement. 94 organisations issues de 22 pays ont également signé une lettre ouverte [3] dans ce but, alors que l’ONG russe Ecodefense, qui subit actuellement une inspection des autorités russes, manifeste ce jour devant la succursale de la Société Générale à Kaliningrad.
Action devant la filiale de la Société Générale à Kaliningrad pour dire "HET". Prononcez "niet" (Agrandir pour voir la photo)
Après BNP Paribas en décembre dernier (pourtant première banque mondiale pour les investissements dans le nucléaire), c’est la banque allemande HypoVereinsbank, filiale du groupe italien UniCredit, qui vient d’annoncer qu’elle ne participerait pas au projet de nouvelle centrale nucléaire de Kaliningrad. Situé dans l’enclave russe entre la Pologne et la Lituanie, ce projet vise à pénétrer le marché européen en revendant l’électricité à ces pays limitrophes qui n’en veulent pourtant pas. Rosatom, l’entreprise russe qui mène le projet, est actuellement en recherche d’un investisseur pour 49 % du projet et de financements, sans succès pour le moment. C’est dans ce cadre que la Coface et la Société Générale ont été sollicitées pour le financement export de turbines d’Alstom pour ce projet.
En plus des pays voisins, la population locale est également opposée au projet depuis ses débuts. Vladimir Slivyak, de l’ONG russe Ecodefense, explique : « En ce Chernobyl Day, nous interpellons directement la Coface et la Société Générale en leur envoyant une lettre ouverte signée par 94 organisations de 22 pays à travers le monde pour leur demander de renoncer à ce projet. Cette lettre rappelle l’inutilité de ce projet, qui ne répond pas à un besoin local, et le fait que de nombreux habitants ont été empêchés par Rosatom et les autorités russes de participer aux auditions publiques de présentation de ce projet, ce qui est inacceptable. De plus, l’Etude d’Impact Environnemental de ce projet nucléaire ne respecte pas les normes légales russes, et reste insatisfaisante sur de nombreux points, incluant la gestion des déchets, le démantèlement et les impacts d’un accident nucléaire majeur. Nous manifesterons aujourd’hui devant la succursale de la Société Générale ici à Kaliningrad ».
La Russie est réputée pour son manque de sûreté nucléaire. En ce triste jour anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, ses conséquences se font toujours cruellement ressentir sur le territoire européen. De nombreux scandales de corruption ont par ailleurs frappé l’industrie nucléaire russe ces dernières années. La Russie exerce par ailleurs une pression grandissante sur les ONG comme Ecodefense, qui subit actuellement une inspection des autorités russes.
Après une première rencontre avec la Coface et la Société Générale en mars avec la participation de Vladimir Slivyak, les Amis de la Terre lancent la mobilisation contre ce projet en France. Yann Louvel, référent de la campagne Responsabilité des acteurs financiers, conclut : « Nous commençons aujourd’hui par lancer une cyberaction (1), en collaboration avec le site Cyberacteurs, soutenue également par Greenpeace, le Réseau ’’Sortir du nucléaire’’, ATTAC et le réseau international BankTrack, pour demander à la Coface et à la Société Générale d’abandonner ce projet. Nous invitons tous les citoyens français à leur envoyer cette cyberaction pour que ces deux institutions financières suivent les exemples de BNP Paribas et de HypoVereinsbank et renoncent immédiatement à ce projet ».
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