Il arrive parfois que de bonnes idées au départ s’avèrent de très mauvais pièges desquels nos politiques ne peuvent plus se sortir.
La France possède beaucoup de particularités, dont elle est fière. Hélas certaines d’entre elles s’avèrent particulièrement néfastes à l’usage.
En France, 80% des voitures vendues possèdent un moteur diesel. Le nucléaire encore lui, est à l’origine de cette particularité. Le démarrage massif de la production d’énergie électrique par le nucléaire, est intervenu en France lors du deuxième choc pétrolier. Notre production électrique s’est retrouvée excédentaire par suite de la crise. Il a fallu trouver des solutions pour consommer cette électricité. Le chauffage électrique a fait partie des solutions retenues. Il a pris partiellement la place d’une autre énergie le fuel, qui était devenu momentanément plus rare et plus cher. Le remplacement a été d’autant plus facile qu’une installation de chauffage électrique présentait un investissement beaucoup plus faible qu’une installation de chauffage au fuel ou au gaz.
Mais lorsque l’on distille du pétrole (raffinage), on obtient des sous produits dans des proportions peu variables. La figure ci-dessous nous donne les proportions obtenus lors de la distillation, puis les ajustements possibles lors des deux grandes étapes suivantes.
Environ 22% du pétrole donnera de l’essence, et 38% des gasoils. C’est une constance peu ajustable dans les étapes suivantes du raffinage. Le gasoil, ou les gasoils sont des produits très proches les uns des autres, utilisés comme fuel domestique, carburant de moteurs diesel, kérosène pour les avions On avait besoin d’essence, mais on produisait trop de gasoils. Les gasoils étaient absorbés, par le transport, et le chauffage urbain et particulier. La croissance du nombre de véhicules conduisait à la croissance des besoins. L’offre et la demande s’équilibraient vaille que vaille, au travers des étapes du raffinage (dont les cracking), et des mélanges des bases.
L’arrivée du nucléaire, va bouleverser l’équation besoin, production, en asséchant le marché du fuel dans le chauffage. Il restait une part importante de gasoils, dont il fallait se débarrasser. Nos bons technocrates suggérèrent à nos brillants politiques de transférer une part importante du marché de l’essence vers le gasoil, avec l’arrivée massive des moteurs diesels pour les voitures particulières. Ainsi avec un ensemble d’aides et d’incitations, on a favorisé l’émergence puis la généralisation en France des motorisations diesel.
Aujourd’hui, cette solution devient un véritable handicap. Ces moteurs sont actuellement montrés du doigt pour la pollution aux particules fines qu’ils occasionnent. De nouvelles normes plus restrictives doivent leur être appliquées. Les constructeurs automobiles Français sont devenus des spécialistes mondiaux de la motorisation diesel essentiellement utilisée en France. L’état perd de l’argent dans la fiscalité trop avantageuse pour le gasoil. En période de grave crise budgétaire, l’état cherche de l’argent, mais augmenter les taxes sur le gasoil pour revenir à la parité avec l’essence, c’est handicaper des gens dont les revenus ne sont plus faibles. Jouer sur une taxation proportionnelle aux revenus est difficile à mettre en place. Rappelons que le kérosène pour l’aviation n’est pas taxé, une belle singularité. Le kérosène est pourtant taxé aux USA, et au Japon pour les lignes intérieures...
Dans son rapport annuel, la Cour des Comptes soulève le problème de la fiscalité. Vous trouverez un article plus complet sur le site Actu-environnement
