Une énergie durable
Résumé : la géothermie on y croit dans le Landes, pour preuve les développements en cours sur Mont de Marsan (voir ci-dessous). En cette période de vœux souhaitons que d’autres initiatives durables voient le jour en 2013 ! Nous pouvons agir soient sur nos collectivités pour qu’elles osent ce pari pour un avenir durable, soit à titre individuel dans des choix ou par renouvellement durables et économiques de nos systèmes de chauffage. 2013, l’année de la renaissance énergétique ? Cet article entièrement consacré à cette source d’énergie donne plein de pistes. Il en appelle d’autres, sur les autres sources renouvelables, solaire, éolien, …. Bienvenu aux bonnes volontés…
La géothermie avec réinjection respecte l’environnement en l’absence de rejet de gaz à effet de serre. Elle possède une dimension sociale certaine avec un coût à la consommation plus faible par rapport aux énergies fossiles. Elle offre une possibilité d’usages multiples avec l’exploitation en cascade du fluide chaud. Citons le chauffage des bâtiments, des habitations, des eaux sanitaires, des stations thermales ou de loisirs, mais aussi la culture maraîchère sous serres. Elle est l’exemple d’une production locale consommée localement !
La géothermie consiste à puiser la chaleur contenue dans le sous-sol. On distingue plusieurs catégories de géothermie, permettant des usages différents :
Géothermie haute énergie (>150°C) : puisée dans des environnement géologiquement actifs, elle permet de produire de l’électricité. Le seul site français se trouve en Guadeloupe.
Géothermie basse et moyenne énergie (entre 30°C et 90°C et entre 90°C et 150°C) : puisée à des profondeurs allant de quelques centaines de mètres à 2000-3000m (géothermie profonde), c’est la principale source de géothermie exploitable par les réseaux de chaleur. En France, seule trois régions disposent de cette ressource : Ile-de-France et Aquitaine, mais également en Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon car elles sont situées au-dessus de grands bassins sédimentaires profonds http://www.geothermie-perspectives.fr/07-geothermie-france/images/carte-france.gif
Géothermie très basse énergie (<30°C) : présente jusqu’à quelques dizaines de mètres de profondeur (géothermie superficielle), elle permet de chauffer de petites installations (logements individuels, petits immeubles...), à l’aide de pompes à chaleur. Ce type de géothermie est disponible partout, quelle que soit la géologie locale.
Développer la géothermie moyenne et basse énergie relève d’une politique de transition énergétique nécessitant l’intervention des pouvoirs publics œuvrant dans le cadre d’une politique énergétique régionale ou nationale. http://www.geothermie-perspectives.fr/03-reseaux-de-chaleur/01-principes-01.html.
La réalisation d’un site de captage de géothermie profonde puis de réinjection (doublet géothermique) représente un lourd investissement, de l’ordre de 8 millions d’euros. Une telle installation peut donc être réalisée si elle est mutualisée entre de nombreux utilisateurs (un minimum de 5000 équivalents-logements raccordés est nécessaire pour qu’un projet soit viable). Le réseau de chaleur est l’unique moyen d’exploiter la géothermie profonde pour la production de chaleur et peut par ailleurs servir de réseau de froid, en prélevant de la chaleur dans les bâtiments en été et en la stockant dans le sous-sol, afin de l’utiliser en hiver.
Ce type d’opération nécessite l’intervention de nombreux partenaires, parmi lesquels on peut citer :
- Les Pouvoirs Publics qui ont pour objectif de réduire la dépendance énergétique et de développer les énergies locales dans le cadre de politiques nationales ou internationales de l’énergie ;
- Les gestionnaires d’immeubles et d’équipements (Offices et SA HLM) qui ont pour objectif de réduire les charges de chauffage des abonnés tout en respectant les directives environnementales ;
- Les usagers, les habitants du quartier qui souhaitent bien évidemment payer le moins de charges avec le maximum de confort, mais qui se montrent de plus en plus sensibles aux thèses du développement durable ;
- Les professionnels, constitués de sociétés d’exploitation et des sociétés de service (sous-sol et surface), qui ont pour objectifs de développer et de diversifier leur activité.
38 réseaux de chaleur géothermique en service en France aujourd’hui, distribuent chaque année environ 130 ktep dans 180 000 équivalent logements (5% de l’énergie d’une seule centrale nucléaire). Le Grenelle de l’environnement fixe à 500 ktep l’objectif quantitatif de chaleur produite par an à partir de géothermie à l’horizon 2020, soit une multiplication par 4. http://www.cete-ouest.developpement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=420.
Des pistes de développement ?
D’abord être plus présent comme énergie dans les réseaux de chaleurs existants, en 2010, les 450 réseaux de chaleur qui desservent environ 2 millions d’équivalents-logements sont alimentés à 62 % par les énergies fossiles, dont 44 % par le gaz « naturel » et seulement à 4 % par la biomasse, 3 % par la géothermie, 1 % par la chaleur industrielle et 23 % par le brûlage des ordures ménagères. (http://www.fedene.fr/sites/default/files/u277/ENQUETE%202010%20EXPLOITATION%20%28rapport%20d%C3%A9finitif%29.pdf).
Ensuite faire augmenter sa proportion dans la fourniture énergétique globale de la France comme dans certains pays d’Europe, essentiellement au nord et à l’est : 60% de géothermie au Danemark, 95% en Islande, 52% en Pologne, 50% en Suède et en Norvège... http://www.cete-ouest.developpement-durable.gouv.fr/les-reseaux-de-chaleur-en-france-a362.html
Le Bassin aquitain possède deux zones particulièrement favorables, développons ce qui fonctionne en s’appuyant sur les nombreuses réalisations. http://www.cete-ouest.developpement-durable.gouv.fr/exemples-de-realisations-r293.html Chez nous, les principales exploitations géothermiques se trouvent dans la région de Bordeaux (2 ktep sur la CUB), de Mont-de-Marsan (0,8 ktep) et de Dax. http://www.aleab33.fr/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=47:actualites&id=115:conference-geothermie-profonde&Itemid=1. Les usages multiples sont évidement les plus porteurs comme à St-Paul-les-Dax où deux installations associent un centre de soins et un réseau de chauffage urbain http://www.geothermie-perspectives.fr/06-comment-ca-marche/03-exploitation-04.html , ou bien des serres et une piscine. Au total en Aquitaine, c’est 16 ktep qui sont économisées par an et 42 000 tonnes de CO2 non émises. http://www.geothermie-perspectives.fr/pdf/08-06Philippe_LAPLAIGE.pdf
Les développements récents à Mont de Marsan sont très porteurs : le puits GMM1, actuellement, permet de distribuer 16 000 MW/h de chaleur aux abonnés et d’économiser 4500 t/an de CO2, 3 t/an de SO2, 6,2 t/an de NO2 et 1 400 000 €/an. Un éco-quartier va être relié à ce puits et un autre puits (GMM3) sera remis en activité.
A l’échelle individuelle, nous pouvons entrer en alternative énergétique avec la géothermie très basse énergie (<30°C) car cette énergie est disponible partout et pour tous avec ou sans emprise autour de son chez soi.
L’enjeu est de taille. Le résidentiel-tertiaire représente aujourd’hui environ 42 % de la consommation d’énergie finale de la France et près de 25 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Ceci représente une moyenne actuelle de 240 k Watt équivalent pétrole par m2, par an et par habitation http://www.cete-ouest.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Politiques_climat_et_efficacite_energetique.pdf . La meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas ! Aussi, l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments neufs encadrés par la norme BBC (bâtiments basse consommation – 50 kWhep/m2/an), et la réduction de 38 % de la consommation d’énergie des bâtiments anciens d’ici à 2020 permettent de viser un objectif de consommation moyenne d’énergie de 150 kWhep*/m2/an.
Ensuite pour limiter les gaz à effet de serre, les efforts doivent porter sur les technologies de chauffage décrites dans des fiches sur le site de l’ADEME http://www.geothermie-perspectives.fr/06-comment-ca-marche/02-acces-ressources-04.html .
La solution pompe à chaleur (PAC) de plus en plus utilisée est caractérisée par un « rendement énergétique » : le COPA (coefficient de performance global annuel). Il varie de 3 à 5 pour les systèmes en vente actuellement. Dés qu’il dépasse 3, la technologie respecte l’environnement. Le système le plus performant utilise un couplage à des panneaux solaires à eau chaude http://pompe-a-chaleur.comprendrechoisir.com/comprendre/pompe-a-chaleur-solaire . Cette énergie captée gratuitement limite l’utilisation de la pompe électrique de circulation des fluides caloporteurs.
Ces systèmes s’adaptent à la construction ou la rénovation d’une maison individuelle pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire http://www.geothermie-perspectives.fr/01-je-chauffe-ma-maison/index.html . Ces technologies dont l’efficacité énergétique varient avec les paramètres extérieurs sont utilisables conjointement avec d’autres moyens de chauffage renouvelables comme un poêle à bois. Elle s’implante en lieu et place du circuit de distribution de l’eau chaude du chauffage central existant. Elle nécessite une rénovation lourde d’une habitation toute électrique : isolation du sol et pose de nappes chauffantes (épaisseur environ 12 cm) ou seulement la création d’un circuit de distributions d’eau chaude vers des radiateurs (épaisseur environ 5 cm). Un local pour la pompe à chaleur et une nappe affleurante dans votre jardin occupant de 1,5 à 2 fois la surface à chauffer complètent l’installation, à moins que l’on ait recours à un forage vertical par manque de place.
Pour un investissement variable de 70 à 185 € / m2, bénéficiant d’aides, les dépenses prévisionnelles de fonctionnement chauffage et eau chaude sanitaire vont de 230 à 350 € par an pour 100 m2 http://www.geothermie-perspectives.fr/01-je-chauffe-ma-maison/02-reussir-01.html .
Les espaces info énergies sont là pour vous aider gratuitement dans votre projet http://www.geothermie-perspectives.fr/01-je-chauffe-ma-maison/03-acteurs.html .