Obsolescence des produits high tech

mardi 1er janvier 2013
par  Maitre des toiles
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Les amis de la Terre viennent d’éditer un rapport sur l’obsolescence programmée des produits high Tech.

C’est une histoire vieille comme l’industrie moderne. Produire des biens de consommation, c’est bien, mais il faut veiller à faire tourner les entreprises, les chaines de production.

Un produit industriel est soumis à plusieurs lois de production. Elles déterminent les quantités à produire, et donc la faisabilité de l’investissement.

La première série de lois déterminent le marché potentiel. Le marché potentiel est lié au besoin des gens susceptibles de répondre favorablement à l’incitation. Ici depuis longtemps, les industriels ont appris à modifier le marché potentiel. Tout le monde est conscient maintenant que l’on nous fait confondre allègrement le besoin, qui représente ce qui est vital, avec l’envie qui est liée à la jalousie de l’autre, le besoin de se singulariser, ou au contraire d’appartenir au groupe. C’est avec ce genre de loi que l’on déterminera la taille de l’outil de production.

Lorsque le marché est mûr, tout le monde est équipé, l’entretien du marché nécessite moins de quantité à produire. Il ne s’agit que de renouveler les produits en fin de vie (usés par l’utilisation, ou accidentés), ou de prendre des marchés à la marge. La deuxième série de lois, est celle du renouvellement. Ces lois permettent d’évaluer le besoin de renouvellement. Là aussi les industriels ont développé quelques méthodes amélioratrices. Certaines reposent sur les mêmes principes évoqués plus haut. La mode si chère à nos jolis soleils, atteint maintenant les couches masculines. Dans certains cas la mode permet d’imposer un marché de premier équipement constant. Le produit n’est pas usé, il est démodé, ce qui est une aberration en soi. L’évolution technologique, avec ses gains réels, ou factices, en termes de sécurité d’efficacité, de capacité, est un autre paramètre accélérateur du renouvellement. Enfin, il y a l’arme absolue, l’obsolescence programmée. Il s’agit ici de définir dès la conception du produit, sa durée de vie en mettant des composants fragilisés, parfaitement conçus pour ne pas durer. C’est ce genre de lois qui définissent la durabilité d’une installation de production, sa rapidité d’amortissement.

Dans le même genre d’idée, les industriels ont découvert une autre loi, transversale aux deux cas précédents. Il y a bien longtemps, à l’école primaire, nos vaillants instituteurs nous apprenaient la loi suivante :

 Prix de Vente = Prix de Revient + Bénéfice

Ils nous expliquaient que si le paysan voulait vendre plus il devait soit réduire son prix de revient en améliorant sa productivité, soit diminuer son bénéfice par unité vendue. Aujourd’hui cette loi s’écrit un peu différemment sans que l’on nous en ait informé.

 Bénéfice = Prix de Vente - Prix de Revient

On maximise le bénéfice en jouant sur le prix de revient (externalisation chez un sous traitant, ou délocalisation dans des pays à bas coût de main d’œuvre, baisse de la qualité). Mais et ça, on ne nous le dit pas, on peut aussi jouer sur le prix de vente. Le prix de vente d’un bien est maintenant fixé en fonction de ce que le client peut payer. Ceci est apparu dans la mode, ou des pièces de vêtements coutant moins de 3 ou 4 dollars vendues plusieurs dizaines voir plusieurs centaines d’€. Des calculs très précis permettent de déterminer la quantité à produire pour un prix de vente fixé d’avance, en fonction de la population visée. Ceci est même pratiqué par certains commerciaux de matériels industriels. Mais les fabricants et les opérateurs de téléphonie mobile sont allés encore plus loin. Le prix d’un téléphone n’est plus exprimé. Il est compris dans l’abonnement. L’appareil est dématérialisé, au profit d’un engagement d’abonnement. De plus, le coût des réparations, très élevé, rend dissuasif la conservation du produit aux dépens de son changement.

A l’origine, et dans bien des cas encore heureusement, tout ceci a pour but de définir si l’investissement est possible ou non, en fait si l’installation est rentable, donc réalisable ou pas. Mais très vite nos industriels ont pris conscience que le risque était dans la prise du marché, et le vrai bénéfice dans le renouvellement. Les premières ententes supposées, sont dans les ampoules électriques par filament. ces ampoules pouvaient durer presque une vie entière. Les industriels se seraient entendus dans les années 1930 pour les faire durer 1 000 heures en moyenne, tout en nous expliquant que c’était une avancée de la qualité. Certaines sources nient l’affirmation, et expliquent que la durée de 1000 heures est liée aux loi de la physique. Tout le monde connait la durée de vie de certains petits appareils électroménagers d’origine asiatique. Pour beaucoup, il suffit de les ouvrir, et d’ôter le fusible périssable monté en série sur l’un des deux fils d’alimentation pour que tout fonctionne de nouveau.

Nous sommes tous liés à ces lois du business, du citoyen lambda, au patron de PME dans ses relations avec ses fournisseurs ou clients liés à de grands groupes.

Après cette introduction un peu longue, voici donc le rapport des Amis de la Terre sur l’obsolescence programmée des produits gris high Tech que sont ces nouveaux objets INDISPENSABLES : les téléphones portables, et autres tablettes, ou ordinateurs...

PDF - 364.1 ko
AT Rapport obsolescence des produits high tech

Cliquer ici pour le rapport de l’ADEME de 2012 :"ÉTUDE SUR LA DURÉE DE VIE DES ÉQUIPEMENTS ÉLECTRIQUES ET ÉLECTRONIQUES"


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