EDF prévoit un site de stockage de gaz dans une couche de sel, dans le sud des Landes à Pouillon. Les Amis de la Terre ont étudié le dossier, puis activement participé à l’opposition à ce projet.
Pour plus d’infos, voir la rubrique de notre site consacrée à ce projet :
http://amisdelaterre40.fr/spip/spip.php?rubrique29
et le site de nos amis :
http://www.stockage-gaz-landes.net/
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Le Conseil Général des Landes est longtemps resté flou sur sa position. Dans le n° 23 du magazine du département, Mr Emmanuelli nous éclaire enfin.
Voici ce texte, que nous commentons ensuite :
« J’ai demandé à EDF de trouver une solution alternative au rejet de la saumure sur la côte landaise ». Henri Emmanuelli s’est exprimé par voie de communiqué sur le projet de stockage souterrain de gaz naturel en cavités salines porté par EDF dans les Landes. Le président du Conseil général affirme que le Département n’a pas souhaité alimenter un débat « émotionnel et controversé » sur un projet de cette envergure « sans en connaître précisément les tenants et aboutissants ». En effet, EDF précisera début 2013 si elle poursuit le projet après les résultats d’un deuxième forage. En revanche, le député des Landes critique sévèrement les opposants au projet qui sont allés dire cet été aux touristes que les plages landaises seront bientôt polluées par des rejets industriels, qualifiant cette campagne de désinformation. « Cela est dévastateur pour l’image de notre département et néfaste pour l’industrie du tourisme dans une période économique et sociale difficile ». Pour Henri Emmanuelli, la réindustrialisation est un défi majeur pour l’avenir du territoire et la sauvegarde de l’emploi. « Tenir systématiquement des discours alarmistes pour justifier le rejet des projets d’investissement nous conduira sur la mauvaise pente. Ce n’est pas la position du Département qui tente de concilier la dynamique économique avec la préservation de l’environnement ».
On y retrouve les ingrédients habituels : croyance dans le progrès, croyance dans l’industrie, croyance dans les investissements, mépris pour les incroyants et rejet de tous ceux qui mettent en doute le dogme.
- Ca commence par le "J’ai demandé" très monarchique,
- on continue avec le débat "émotionnel et controversé". C’est le même argument que l’on entend depuis plus de 15 ans sur les OGM : les opposants sont émotionnels et irrationnels, nom d’un Séralini !
- et en plus, ils parlent "sans connaître les tenants et les aboutissants"... Le coup du mépris, on est que trop habitués.
et pêle-mêle on a droit :
- à la "campagne de désinformation", cela venant de celui qui nous raconte depuis des années des salades sur la LGV ! A une époque, nous aurions été téléguidés par Moscou !
- "néfaste pour l’industrie du tourisme", il y a quelques années, notre bon maître voulait faire du tourisme "l’industrie lourde du département". Quand on connait les dégâts que causent (ont causé) les industries lourdes, la comparaison avec le tourisme laisse songeur !
- il indique ailleurs que la "ré-industrialisation est un défi majeur". On penserait plutôt à la crise écologique ou à la crise énergétique, comme défis majeurs, mais pas lui.
On a bien sûr droit à la tirade anti-écolo habituelle avec les clichés les plus éculés, dignes d’un Allègre :
- "systématiquement", ces gens là ne réfléchissent pas et sont toujours contre, ce sont des fanatiques.
- "discours alarmistes", lui c’est "Tout va très bien Madame la Banquise", tout va très bien, c’est vrai, elle fond !
- "rejet des projets d’investissement", projet d’investissement ou projet pour spéculer sur les prix du gaz ?
Quand au département qui concilie "dynamique économique avec la préservation de l’environnement", on rigole franchement ! Si la côte landaise n’a pas été bétonnée dans les années 80/90, c’est grâce aux écologistes. Nous avons empêché des dizaines de projets qui voulaient privatiser les plus beaux sites de la côte pour des minorités friquées. A l’époque déjà, le Conseil Général ne "rejetait pas des projets d’investissements". [1]
Donc les choses sont claires : le projet est SOUTENU par le Conseil Général. Le seul point qui les embête, ce sont les rejets et leur IMAGE NÉGATIVE - non pas pour les poissons, ils s’en fichent - mais pour les touristes. Rappelons que grâce au TGV franco-espagnol (LGV), notre bon maître veut mettre les Landes à 2 heures de Madrid pour que les Madrilènes viennent se baigner sur nos plage [2]. Les Espagnols trouvent que la note à payer pour la crise est déjà assez salée, ce n’est pas certainement pas le moment de les plonger dans la saumure !