Voici une première série de neuf cartes indiquant les lieux, les noms des structures agricoles demandant de l’épandage.
Ces premiers épandages de coragen se feront le 22 aout dans la matinée, s’il ne pleut pas, et s’il n’y a pas de vent. Il s’agit d’asperger du maïs doux. Vous savez, celui que vous mettez dans vos salades, tout droit sorti de la boite.
L’épandage aérien est interdit depuis le Grenelle de l’Environnement. Mais des dérogations sont possibles, comme toujours, la réponse des agrochimistes est toujours la même. Rappelons que des solutions simples et moins couteuses sont disponibles. La première est la rotation des cultures, mais elle est incompatible avec le concept d’une agriculture intensive, hautement chimique, qui atteint ses limites (la production à l’hectare commence à régresser). Le Sésamor est un rotovator puissant développé dans les landes en collaboration entre le monde agricole et la recherche universitaire. Depuis, d’autres travaux ont été menés. Tous démontrent que le couplage broyeur rotovator permet de meilleurs résultats que la chimie. Mais voilà, un paysan sur son tracteur, ça a quand même moins de gueule qu’un hélicoptère au dessus du champ.
Pourquoi les agriculteurs veulent-ils à tout prix l’épandage aérien ? Nous pouvons peut être avancer quelques réponses hors du monde agricole, plutôt dans le champ de la financiarisation de notre société, et de l’industrialisation de l’agriculture. Il y a cette année une grosse sécheresse dans certains des plus importants pays producteurs. Cela va entrainer une hausse importante des cours, les agriculteurs locaux ne veulent pas laisser passer cette poule aux œufs d’or. D’autant plus que la spéculation ne manquera pas de se déchaîner. Tout cela, associé à la captation par les agrocarburants, agravera le problème de la faim dans le monde.
L’agriculteur moderne de maïs, en général exploitant d’une grande superficie, ne s’est pas rendu compte qu’il n’était devenu qu’un simple métayer. Autrefois, le métayer n’offrait que sa force de travail. Le nouveau métayer offre sa force de travail mécanisée, mais aussi sa terre, ses infrastructures. Il est coincé entre des donneurs d’ordres, et des fournisseurs, qui sont des multinationales, et les banques. On lui impose souvent, par contrat, les intrants, la procédure de production, au travers de conseils et de conseillers.
Pour preuve, les 270 ha qui vont être traités par voie aérienne le sont à la demande, non pas des agriculteurs eux même, mais de Soléal. Soléal, créée en 2005, est une filiale de nos trois coopératives (mais le sont elles encore vraiment ?) : Maisadour, Euralis (ancienne Coop de Pau), et Vivadour. Mais c’est aussi une filiale de Bonduelle. Donc celui qui commande dans les champs de nos paysans est à la fois le fournisseur d’intrants, et de semences, mais aussi le client. Nos agriculteurs sont ils encore tout à fait libres, ou de nouveaux métayers ? Il convient peut être de leur ouvrir les yeux...
Le préfet a par arrêté autorisé tout ce que lui demandait l’AGPM (Association Générale des Producteurs de Maïs). Nous verrons bien s’il sera aussi prompt et efficace pour surveiller l’application stricte de son arrêté, et en particulier des articles 5, 6, 7, et 9 (attention à vos fleurs en bordure des champs)... Mais peut être manquera t il de fonctionnaires qualifiés pour faire le travail de surveillance... Nous vous donnons les trois documents de la préfecture, l’arrêté, la liste des commune et le document de déclaration préalable à remplir par l’agriculteur (oh pardon lou Meste).
Le coragen, est un produit de Dupont de Nemours.
Ce pesticide est dangereux pour l’environnement, c’est écrit dans son descriptif, et n’est même pas autorisé, puisqu’il bénéficie d’une autorisation provisoire. Comme tout pesticide chimique, il s’attaque à un large spectre d’insectes, dont font partie les abeilles et autres pollinisateurs. Il est particulièrement dangereux pour la faune et la flore aquatique. Certains champs sont à proximité de zones humides.
Veuillez trouver ci-dessous les neufs premières cartes, avec le nom de l’exploitant ou sa raison sociale. Ces exploitations seront pulvérisées le mercredi 22 août dans la matinée. Pour tout renseignement complémentaire, ou avis, nous ne saurions trop que vous recommander de vous adresser aux responsables de ces exploitations modernes et progressistes.
Vous remarquerez que parfois, comme à Sainte Eulalie en Born le champ de l’EARL du Pignot est très proche des habitations. Mais en France, depuis Tchernobyl, nous savons stopper les nuages toxiques aux frontières.
Nous vous signalons également que cette année, dans d’autres départements l’épandage aérien a été stoppé par l’opposition massive des citoyens, mais ici nous sommes dans les Landes...