La Directive européenne du 21 octobre 2009 (n° 2009/128/CE), interdit totalement l’épandage de pesticides par voie aérienne (avion ou hélicoptère). Elle précise que ≪ la pulvérisation aérienne de pesticides est susceptible d’avoir des effets néfastes importants sur la santé humaine et l’environnement, à cause notamment de la dérive des produit pulvérisés ≫. La loi Grenelle 2 du 13 juillet 2010 (article 103) interdit la pulvérisation de pesticides par voie aérienne.
Cependant, sous la pression de certains lobbies, un arrêté du 31 mai 2011 (sous le ministère de Bruno Lemaire) a autorisé les préfets à accorder des dérogations. Une circulaire du ministère de l’agriculture du 5 mars 2012 a introduit de nombreuses exceptions à l’interdiction d’épandages aériens, ouvrant la porte à une pratique de dérogations organisées. Cette année 75 dérogations d’épandages aériens d’insecticides ont été demandées sur le département (pour 50 communes environ). Celles qui ont été retenues concernent 8000 hectares. La santé humaine semble avoir moins de prix aujourd’hui que les dividendes des actionnaires de certaines sociétés.
La préfecture des Landes s’apprête donc à autoriser les dérogations demandées par des producteurs (AGPM, association des groupements de producteurs de Mais) et la coopérative Euralis (64) sur le mais doux dont 85 % est réalisé dans le Sud-Ouest. Les insecticides utilisés (Coragen, Protech, Balthazar) sont dangereux pour la santé humaine, les abeilles et l’environnement. Leur dispersion dans l’eau est très toxique pour les organismes aquatiques. Dans un passé récent, des cas d’intoxication liés aux produits phytosanitaires, dont un grave à Port-de-Lanne, se sont produits lors d’épandages dans les Landes.
Malheureusement de telles demandes sont fréquentes dans de nombreux départements et régions. Les épandages ont déjà été autorisés dans le Gers et la Haute-Garonne pour ne citer les départements proches. Bien que de nombreuses actions aient lieu dans le cadre de la "Semaine des alternatives aux pesticides" dans toute la France, organisées par diverses associations locales ou nationales, des agriculteurs, apiculteurs, collectivités, les demandes de dérogation fleurissent. Alors que la loi interdit la pratique de l’épandage aérien, les nombreuses dérogations demandées et accordées par les pouvoirs publics la banalisent au mépris de la santé humaine. Selon une information d’Univers Nature, démentant l’objectif de diminuer de moitié d’ici 2018 l’usage des pesticides, ce dernier a augmenté en France de 2,6 % pour les traitements par pulvérisations et de 7 % pour les enrobages de semences entre 2008 et 2010 (http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=5079)
Or, il existe des solutions biologiques pour lutter contre la pyrale et autres insectes qui attaquent ces cultures. La pyrale n’est que la conséquence d’une monoculture intensive. Il faut donc modifier des pratiques agricoles qui conduisent à la dégradation rapide de l’environnement, des sols, des ressources en eau et ne pourront que détériorer la santé des habitants. Rappelons que la France est dans le peloton de tête de l’usage de produits agricoles dangereux (pesticides et autres intrants). Et que le lien de causalité entre les pesticides et la maladie de Parkinson est reconnu et inscrit au tableau N° 58 des maladies professionnelles (décret 2012- 665 du 4 mai 2012).
C’est pourquoi nous vous invitons à signer en ligne la pétition contre ces épandages aériens.