Les dirigeants de l’économie européenne espèrent que le « Pacte pour la croissance et l’emploi » entraînera une vague de dérèglementation.
Alors que les gouvernements européens s’apprêtent à débattre, à Bruxelles, à partir du jeudi 28 juin, des mesures pour relancer la croissance économique, les dirigeants de l’économie européenne espèrent que le « Pacte pour la croissance et l’emploi » entraînera une vague de dérèglementation.
Cliquez pour agrandir - légende en suivant : Délégation de la Table Ronde : Jean-Francois van Boxmeer, PDG de Heineken (G) ; Peter Loscher, PDG de Siemens AG (2e G) ; David Brennan, PDG d’AstraZeneca (3e G) et Gerard Mestrallet PDG de GDF-Suez (D) arrivent à l’Elysée pour une réunion (21 Novembre 2011) REUTERS/Philippe Wojazer
Dans une lettre adressée aux participants de ce sommet, les chefs de 50 grandes entreprises européennes exigent « un arrêt immédiat de toutes les législations relatives aux entreprises, dont l’utilité directe pour la croissance n’est pas prouvée ». Ces grands groupes industriels sont tous membres de la Table Ronde des Européenne des Industriels Européens [1], ce club exclusif présidé par Leif Johanson, qui a rédigé la lettre.
Le sommet de l’Union européenne a pour but de négocier en détail des projets à long terme, destinés à enrayer la crise économique et relancer une économie chancelante.
Mais le message de l’industrie est clair : si l’Union européenne veut que les industriels créent des emplois, il faudra qu’en contrepartie, elle les contrôle moins.
C’est bien ce qu’envisage le Conseil européen. Le « Pacte pour la croissance » qui doit être décidé lors de ce sommet de l’UE, exhorte les Etats à se montrer plus entreprenants dans les réformes. Comme on peut le lire dans le projet d’accord, les 27 pays membres doivent s’engager à « mener des réformes structurelles » et à « exploiter les potentiels domestiques de croissance ».
La Commission, elle aussi, doit s’engager à soumettre sa législation à une cure d’amaigrissement et à « réduire le fardeau législatif ».
Interrogé par le Wall Street Journal à propos de cette lettre, Roeland Van der Stappen, porte parole de la Table Ronde des Industriels Européens, répondit que « les législations devraient être passées au crible ».
Pour lui, ce criblage devrait prendre en compte des questions comme « Quels sont les conséquences pour les entreprises ? Quels sont les coûts pour les entreprises ? »
Les dirigeants de l’industrie veulent que les lois soient filtrées selon leur "efficacité". La lettre explique que cela aidera à « identifier celle qui empêchent la croissance et pourraient être supprimées, sans toucher à des protections fondamentales ».
D’autre part, les chefs de gouvernements acceptent dans le Pacte, de diminuer les obstacles pour les entreprises – des PME aux multinationales - désireuses d’investir.
Conclusion des Amis de la Terre :
Alors que la crise écologique ne peut plus être niée, les entreprises demandent... moins de législation environnementale ! Alors que le laisser-faire économique a entraîné une crise économique et sociale sans précédent, les dirigeants des multinationales européennes font pression pour plus de… laisser-faire économique et plus de... flexibilité sociale ! Si nous ne voulons pas que nos dirigeants capitulent devant le chantage des milieux d’affaires, mobilisons-nous !
Basé sur les traductions de deux articles : Jan Hromadko pour le Dow Jones Newswires (European Industry Leaders Call for More Deregulation) et de Florian Eder de Die Welt (Wirtschaftsführer fordern kräftige Deregulierung).